L'année 2017 aura été bien meilleure que prévu au chapitre de la construction domiciliaire au Québec, avec un gain de près de 8 % du nombre de mises en chantier. Toutefois, leur nombre reculera de 1,2 % en 2018, à 41 500 unités, en raison d'une croissance économique moins exceptionnelle dans la province. L'activité reste soutenue sur les chantiers grâce au segment locatif qui continue sa poussée entreprise il y a cinq ans.

Selon les prévisions de l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), qui seront rendues publiques ce matin, il se construira 17 006 unités locatives au Québec en 2018, comparativement à 16 836 en 2017 et 15 736 en 2016. En 2018, le locatif représentera 41 % des mises en chantier au Québec. Il s'agit d'un revirement important dans le marché. À titre comparatif, la part de marché du locatif n'était que de 18,4 % en 2012.

« Ce qui a alimenté la croissance et l'activité, c'est la production locative, dit Georges Lambert, directeur du Service économique de l'APCHQ, dans un entretien avec La Presse. C'est notable. La production a presque doublé. »

À noter, le tiers des logements locatifs seulement sont destinés à la clientèle habitant en résidences pour personnes âgées.

INABORDABILITÉ ET VIEILLISSEMENT

Selon l'APCHQ, le marché locatif gagne en popularité en raison de l'inabordabilité des unités pour propriétaires occupants et du vieillissement de la population. Une partie de la clientèle âgée choisit en effet la location, soit le locatif conventionnel, soit en résidence, à ce stade de la vie.

M. Lambert s'attend d'ailleurs à ce que le taux de propriété stagne au Québec autour de 61 % lorsque les données du recensement de 2016 seront rendues publiques. Le taux est au moins à 70 % dans les autres provinces canadiennes.

L'APCHQ représente 17 000 membres au sein de 14 associations régionales. Elle a aussi le mandat de négocier le renouvellement de la convention collective au nom des 14 500 employeurs du secteur résidentiel.

Pour ce qui est des prévisions, l'APCHQ prévoit 41 500 mises en chantier en 2018, soit un recul de 1,2 %. La vigueur de l'économie en 2017 a surpris l'organisation. Elle s'attendait plutôt à une correction. Finalement, elle a revu ses chiffres à la hausse. Elle prévoit maintenant que le nombre de mises en chantier augmentera de 7,9 % en 2017, à 42 000.

La diminution pour 2018 s'explique par une croissance anticipée de l'emploi et de l'économie qui sera moins forte qu'en 2017. De plus, les taux d'intérêt poursuivront leur remontée.

ANNÉE EXCEPTIONNELLE À MONTRÉAL

La région de Montréal aura connu en 2017 sa meilleure année depuis 2011 avec près de 21 000 mises en chantier. L'APCHQ anticipe un nombre semblable de chantiers en 2018, à 250 unités près.

L'APCHQ s'attend à ce que les dépenses en rénovation atteignent 12,4 milliards en 2017 et 12,3 milliards en 2018. La rénovation représente la moitié des investissements du secteur de l'habitation.