Les Chinois multiplient les achats dans une demi-douzaine de villes de l'île de Montréal depuis le 1er janvier.

Loin de se limiter à Mont-Royal, les investisseurs de l'empire du Milieu reluquent aussi les villes de Westmount, de Hampstead, de Kirkland et de Dollard-des-Ormeaux, a observé La Presse à partir des données de la firme JLR.

Leur présence est significative dans le marché de la maison luxueuse de 850 000 $ et plus dans l'île de Montréal, où ils détiennent, selon nos estimations, 17 % de parts de marché - avec 32 achats sur 189 transactions. Le nombre de transactions dans ce créneau de marché a bondi de 29 % du 1er janvier au 4 avril 2017 comparativement à la même période en 2016. Les achats faits par les Chinois étrangers ont de leur côté bondi de 78 % en un an.

Le 2 août 2016, les achats de propriétés résidentielles faits par des investisseurs étrangers ont commencé à être frappés d'une taxe de 15 % à Vancouver, ce qui a amené un bon nombre d'investisseurs à considérer les marchés de Toronto et de Montréal. Sur la côte ouest, la définition d'étranger englobe à la fois les non-résidents et les résidents temporaires munis de visa de tourisme, d'études ou de travail, sauf exception.

Aux fins de notre enquête et pour déterminer si l'acheteur chinois répondait à la définition d'étranger, nous avons retiré de l'échantillon toute transaction réalisée par un Chinois qui était déjà propriétaire au Québec depuis au moins deux ans. 

WESTMOUNT ET MONT-ROYAL EN TÊTE DE LISTE

La moitié des achats de maisons luxueuses faits par des Chinois se concentrent à Westmount et à Mont-Royal. D'autres quartiers de maisons cossues sont prisés par eux, mais pas Outremont. 

« Ce n'est pas un marché [Outremont] recherché par les Chinois, a expliqué William Gong, courtier chez Engel & Völkers et spécialisé auprès de la clientèle asiatique. C'est d'abord et avant tout un quartier francophone où l'on trouve une forte communauté juive. » 

Selon M. Gong, les Chinois recherchent des quartiers plus anglophones, avec de bonnes écoles et des rues bordées d'arbres.

M. Gong s'attend à ce que le marché montréalais continue sur son erre d'aller en 2017, surtout si Toronto décidait d'emboîter le pas à Vancouver et y allait, à son tour, de mesures pour décourager l'investissement étranger.

« Si Toronto impose à son tour une taxe, le marché de Montréal va exploser », prédit-il.