L'immense complexe de bureaux de la nouvelle économie Le Nordelec, dans le quartier Pointe-Saint-Charles, aura bientôt un nouveau propriétaire.

Il s'agit de l'une des dernières propriétés montréalaises appartenant à Elad Canada. L'investisseur israélien était l'un des grands propriétaires étrangers actifs à Montréal dans les années 2000. Il s'est départi depuis de la plupart de ses possessions.

La dernière en date était l'immeuble de bureaux Westmount Square, qu'il a vendu en octobre 2015. Après avoir vainement tenté de convertir la tour de 22 étages en copropriétés, Elad a vendu l'élégant bâtiment signé van der Rohe à l'investisseur montréalais Creccal Investments, pour une somme indéterminée.

Si Elad met en vente la partie bureaux du complexe Le Nordelec, il continue néanmoins la mise en marché de la partie résidentielle, où il souhaite aménager plus de 1000 unités dans le quadrilatère du Nordelec, entre les rues Saint-Patrick et Richardson, à un jet de pierre du canal de Lachine. Le promoteur continue également de s'occuper du lotissement de condos Cité Nature, voisin des pyramides olympiques, dont il était le propriétaire jusqu'en 2012.

C'est l'agence Jones Lang LaSalle qui a le mandat de vendre Le Nordelec. La même agence a procédé à la vente du Westmount Square.

L'ancienne Northern Electric a été bâtie entre 1913 et 1948. La partie bureaux s'étend aujourd'hui sur 800 000 pieds carrés répartis sur huit étages. Le Nordelec est loué à 70 %. L'absorption moyenne se situe à 70 000 pi2. Uber et Yellow Media figurent parmi les locataires de l'endroit. Pages Jaunes a annoncé le mois dernier un investissement de 155 millions en trois ans et la création de 350 emplois. Plus de 2300 personnes travaillent ou habitent au Nordelec.

PRISÉE PAR LES ÉTRANGERS

Si Elad désinvestit, d'autres étrangers prennent la relève. C'est le cas du suédois Akelius, qui détient maintenant 1054 logements à Montréal, a indiqué la firme de services immobiliers Groupe Altus lors d'une présentation au Sommet immobilier de Montréal, qui s'est déroulé hier à l'hôtel Reine Elizabeth.

Le suédois a ajouté 400 logements à son portefeuille en 2015. Depuis son arrivée à Montréal en 2014, Akelius a investi 220 millions dans des propriétés multirésidentielles, dit Sylvain Leclair, vice-président principal, Québec.

Ailleurs au Canada, ce sont les Chinois qui volent la vedette. La société AnBang a notamment acheté les tours Bentall I à IV à Vancouver et le 70, York à Toronto l'an dernier, à un prix sommet.

« Avec la baisse de la devise canadienne, on peut s'attendre à d'autres transactions avec des Américains du genre de la transaction Rona », a dit Marie-France Benoit, directrice senior, produits commerciaux, chez Altus Solutions de données, qui a avancé que Montréal pourrait bien souffler la troisième place à Calgary dans le coeur des étrangers.

« Avec la conjoncture très défavorable à Calgary en ce moment [causée par la baisse du prix du pétrole], Calgary était toujours le troisième choix des investisseurs étrangers, Montréal pourrait se hisser au troisième rang, après Vancouver et Toronto. »