Après une longue mise en marché et une bataille judiciaire avec un acheteur éconduit, le Parti libéral du Québec (PLQ) a vendu son siège social du quartier Mile-Ex, la semaine dernière, pour 6,3 millions de dollars. Un jeune entrepreneur y construira un complexe de bureaux destinés aux entreprises des nouvelles technologies.

Le bâtiment est situé à l'angle des rues Jean-Talon et Waverly, dans l'un des secteurs les plus bouillonnants pour les promoteurs immobiliers à Montréal. L'immeuble sera conservé et rénové par l'acheteur - Lima Immobilier -, qui y accueillera ses premiers locataires dès janvier prochain.

«La première phase sera un espace de coworking jumelé à un centre d'affaires, a expliqué Pierre-Antoine Fernet, président de Lima Immobilier. C'est un complexe entrepreneurial pour des entreprises de 1 à 20 employés.»

Le nouveau propriétaire a déjà amorcé des travaux pour réaménager l'immeuble de 32 000 pieds carrés, qui sera géré par Espace 360. Plusieurs espaces communs seront bâtis pour les futurs locataires. Un terrain de stationnement adjacent de 42 000 pieds carrés permettra de construire une deuxième phase.

Le PLQ dans Griffintown

Le Parti libéral avait acquis cet immeuble de Réno-Dépôt en 2005 pour 2,2 millions. Marie-Ève Ringuette, directrice générale du PLQ, indique à La Presse Affaires que l'immeuble était devenu trop grand pour les besoins de la permanence du parti, qui emploie une quinzaine de personnes.

Le PLQ a acheté un nouvel immeuble de 8000 pieds carrés rue Queen, dans Griffintown, pour y reloger son siège social. La formation politique a payé 3 millions pour cette nouvelle propriété, indique l'acte de vente signé le 18 septembre dernier.

Poursuite de 2 millions

Même si le PLQ a déjà emménagé dans la rue Queen, il n'a pas fini d'entendre parler de son ancien siège social de la rue Waverly. Un acheteur éconduit a déposé une poursuite de près de 2 millions contre le parti en décembre dernier, estimant que la formation politique s'était livrée à des «manoeuvres» et des «machinations» qui l'ont empêché d'acquérir l'immeuble.

Dans sa requête, l'homme d'affaires David Owen soutient que le PLQ a accepté de lui céder la propriété pour 5,5 millions en octobre 2014. Or, le vendeur avait 10 jours pour se retirer si une offre supérieure se présentait, ce qui s'est produit.

Marie-Ève Ringuette n'a pas voulu commenter ce litige, hier, puisque «le dossier est toujours devant les tribunaux». David Owen, qui est aussi président du groupe immobilier Mondev, s'est abstenu de tout commentaire.

Pierre-Antoine Fernet soutient pour sa part que la transaction s'est réalisée de façon tout à fait réglementaire de son côté. «Mon offre était 100% légitime, il n'y a pas eu de magouille quelconque à mon point de vue et par respect pour les deux parties, je préfère ne pas commenter davantage, vu que c'est devant les tribunaux.»