La faiblesse des prix du pétrole devrait créer un fossé sur le marché canadien du logement, lequel verrait les provinces productrices de pétrole ralentir pendant que les autres progressent, a indiqué lundi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

L'agence fédérale a prédit que dans l'ensemble, le rythme des mises en chantier devrait ralentir légèrement cette année et la prochaine, alors que les différences régionales devraient s'accentuer.

«Le ralentissement des mises en chantier d'habitations et des reventes dans les provinces productrices de pétrole, dont l'Alberta, sera en partie compensé par l'augmentation de l'activité sur les marchés de l'habitation d'autres provinces, dont l'Ontario et la Colombie-Britannique, qui profiteront des effets positifs de la diminution des prix de l'énergie, de la dépréciation du dollar canadien et du niveau encore faible des taux hypothécaires», a expliqué dans un communiqué l'économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan.

«De plus, nous prévoyons que le rythme de la construction résidentielle ralentira durant les deux prochaines années en raison des stocks de logements achevés et non écoulés, qui demeurent au-dessus de la moyenne historique et inciteront les constructeurs à se concentrer sur la gestion de leurs stocks actuels.»

Dans ses prévisions du deuxième trimestre, la SCHL estime que les mises en chantier devraient se dénombrer entre 166 540 et 188 580 cette année, puis entre 162 840 et 190 930 en 2016.

En comparaison, ses prévisions du premier trimestre entrevoyaient entre 154 000 et 201 000 mises en chantier pour 2015 et entre 148 000 et 203 000 pour l'année suivante.

L'Alberta devrait voir ses mises en chantier retraiter de 13,8 % cette année, pendant que celles de la Saskatchewan devraient diminuer de 21,3 %t. L'activité en Ontario, où les mises en chantier devraient croître de 4,3 %, devrait contrebalancer ces déclins.

Au Québec, les mises en chantier d'habitations devraient être modérées cette année et augmenter légèrement l'an prochain, a précisé la SCHL, tandis qu'elles devraient diminuer légèrement dans les provinces atlantiques en 2015 et 2016.

Les ventes réalisées par l'entremise du Service interagences (plus connu sous son acronyme anglophone, MLS) devraient s'établir entre 437 100 et 494 500 unités en 2015, tandis que le prix moyen MLS devrait être d'entre 402 139 $ et 439 589 $.

En 2016, le nombre de ventes devrait être d'entre 424 500 et 491 300 unités, à un prix moyen d'entre 398 191 $ et 457 200 $.

L'activité de revente de logements devrait connaître son recul le plus important en terme de pourcentage en Alberta, avec une chute de 19,2 % cette année, tandis que cette diminution devrait être de 9,8 % en Saskatchewan.

Les reventes en Ontario devraient grimper de 1,8 %, tandis qu'elles devraient croître de 6,5 % en Colombie-Britannique.

Au Québec, l'activité de revente de logements devrait s'accroître légèrement cette année et la suivante, en même temps que l'emploi, a estimé la SCHL, tandis que les prix de revente devraient connaître un taux de croissance d'entre -2,2 % et 5,3 % en 2015 et d'entre -3,7 % et 8,4 % en 2016.

Dans les provinces atlantiques, les ventes devraient être stables pendant ces deux années, et le prix moyen devrait avancer d'environ 1 %.