Les éoliennes auraient des effets négligeables sur la valeur des propriétés environnantes, à quelques exceptions près, selon une étude réalisée sur des milliers de maisons et des fermes ontariennes.

Les résultats de la recherche, qui ont été publiés dans la Revue canadienne d'agroéconomie, contredisent les fervents détracteurs des éoliennes, qui dénoncent leur construction pour leurs effets négatifs sur les résidences.

Les chercheurs ont étudié le canton de Melancthon et ses environs, en Ontario, où il y a le parc éolien le plus grand et le plus ancien du pays. Les ventes de plus de 7000 maisons et fermes, entre 2002 et 2010, ont été examinées. Pendant cette période, 133 turbines avaient été installées dans le canton et dix autres à proximité.

Parmi toutes les propriétés, 1000 d'entre elles ont été vendues plus d'une fois, certaines plusieurs fois.

Les agronomes Richard Vyn et Ryan McCullough ont découvert que l'implantation des éoliennes dans ce milieu n'avait pas eu d'impact sur la valeur des immobilisations. De plus, les données des maisons et des fermes sont semblables, selon les experts.

L'étude a toutefois noté quelques exceptions; le rapport d'un estimateur a révélé que la valeur de cinq propriétés avait chuté de plus de la moitié.

En outre, toutes les maisons ou les fermes qui n'auraient pas été vendues à cause des éoliennes n'ont pas été compilées dans les résultats globaux.

Les études précédentes étaient plutôt divisées sur la question, certaines avançaient qu'il n'y avait pas d'effet, alors que d'autres avaient noté le contraire.

Le débat sur les éoliennes est particulièrement épineux en Ontario. Les résidents des régions environnantes aux parcs se sont même tournés vers les tribunaux pour qu'ils aient une voix au chapitre de la construction.

L'agent immobilier Dave Launchbury, qui pratique dans la région depuis sept ans, estime que les propriétés près des turbines sont stigmatisées par les acheteurs. Certains ne les regardent même pas, a-t-il ajouté.

M. Lauchbury évalue que ces propriétés se vendent «au moins» 10 % moins cher que les autres.

Le mois dernier, d'autres chercheurs avaient d'ailleurs conclu que les effets négatifs étaient entraînés par des perceptions des acheteurs.

«Les prix de vente et d'achat semblent diminuer parce qu'ils assument que les propriétés se dégraderont», était-il écrit dans la recherche de l'Université de Western Ontario.

Richard Vyn, qui enseigne à l'Université Guelph, poursuivra ses recherches dans d'autres zones de la province et avec des données plus récentes.