Le rythme des mises en chantier au Canada a légèrement progressé en septembre, les travaux ayant débuté sur un plus grand nombre de logements collectifs, incluant les copropriétés, a indiqué mercredi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

L'agence a compté 17 343 mises en chantier en septembre, ce qui se traduit par un chiffre annualisé et désaisonnalisé de 197 343 mises en chantier, en hausse par rapport à 196 283 unités en août.

Les économistes s'attendaient en moyenne à une cadence annuelle de 196 100 mises en chantier en données annualisées et désaisonnalisées, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La moyenne mobile de six mois a grimpé à 197 747 mises en chantier en septembre, par rapport à 191 095 en août.

«L'augmentation de la tendance reflète la hausse des mises en chantier observée depuis avril; cette hausse a surtout été concentrée dans le segment des logements collectifs, qui englobe les copropriétés», a déclaré dans un communiqué l'économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan.

«Cependant, le nombre élevé de copropriétés qui sont actuellement en construction corrobore notre opinion selon laquelle les mises en chantier de copropriétés devraient suivre une tendance à la baisse au cours des prochains mois.»

Le rapport sur les mises en chantier fait suite à celui dévoilé mardi par Statistique Canada sur la valeur des permis de bâtir émis par les municipalités en août. Ces dernières ont affiché un recul de 27,3% bien plus important que celui de 12,5% attendu par les économistes, selon Thomson Reuters.

L'économiste Robert Kavcic, de BMO Marchés des capitaux, a noté que les mises en chantier canadiennes semblaient avoir atteint un plafond au niveau des 200 000 unités.

«Cela va permettre aux décideurs de mieux respirer, et permet de croire que la demande d'ensemble pour l'activité de construction d'immeubles au Canada reste à l'intérieur de la plage requise pour satisfaire la demande démographique», a écrit M. Kavcic dans une note à ses clients.

Cependant, plusieurs différences régionales persistent, a-t-il souligné.

Si l'Alberta reste vigoureuse, l'activité de mises en chantier au Manitoba et en Saskatchewan semble ralentir, et celle des provinces atlantiques reste plutôt froide.

Le nombre annualisé et désaisonnalisé de mises en chantier dans les centres urbains a reculé en septembre en Colombie-Britannique et dans les provinces atlantiques, tandis qu'il a progressé au Québec, en Ontario et dans les Prairies, a précisé la SCHL.

Les mises en chantier dans les centres urbains, en données annualisées et désaisonnalisées, se sont établies à 177 019 unités en septembre soit davantage que les 176 234 unités d'août.

Dans le segment des logements collectifs, les mises en chantier se sont dénombrées à 114 579 unités en septembre, tandis qu'elles ont reculé à 62 440 unités du côté des maisons individuelles.

Les mises en chantier en milieu rural ont été estimées à 20 324 unités en données annualisées et désaisonnalisées.

Le marché de l'habitation est surveillé de près par les décideurs et les économistes, qui redoutent d'y déceler des signes de faiblesse. L'endettement des ménages est souvent évoqué comme un des risques clés qui guettent le système financier et l'économie du Canada.

Ottawa est intervenu à quatre reprises depuis 2008 pour resserrer les règles des prêts hypothécaires, espérant ainsi garder la situation sous contrôle.