Continuant son opération de délestage de ses propriétés hôtelières, Ivanhoé Cambridge, filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a annoncé hier avoir vendu 18 établissements européens à un fonds appartenant à la société Apollo Global Management, cotée à la Bourse de New York.

Le prix n'a pas été divulgué.

Onze hôtels sont en Allemagne, un en Autriche, un en Belgique, deux en Espagne, deux aux Pays-Bas et le dernier en France. Ils sont exploités sous les enseignes Crowne Plaza, Holiday Inn et Holiday Inn Express.

Sous la gouverne de Daniel Fournier, arrivé en poste en juillet 2010, le groupe immobilier Caisse a fusionné trois filiales en une seule entité devenue Ivanhoé Cambridge. Celle-ci a entrepris un recentrage de ses activités vers ses spécialités historiques, à savoir les centres commerciaux régionaux et les immeubles de bureaux de catégorie A, les bureaux les plus modernes sur le marché.

En parallèle, la décision a été prise au début de 2011 de disposer des actifs hôteliers de façon ordonnée, à l'exception de trois éléments considérés comme stratégiques: Château Frontenac, Reine-Elizabeth et W. «[Après cette dernière transaction], nous sommes rendus aux deux tiers de notre programme de vente», dit Sébastien Théberge, porte-parole d'Ivanhoé Cambridge. Elle lui reste 10hôtels en portefeuille totalisant environ 6400 chambres.

Cette catégorie d'actif a grevé de près de 1 point de pourcentage le rendement annuel composé sur 10 ans du groupe immobilier, a indiqué Roland Lescure, chef des placements de la Caisse de dépôt, dans une interview accordée à La Presse Affaires mardi. «Nous avons fait 12,1% par année sur 10 ans, nous aurions eu 13% sans les hôtels», dit M. Lescure.

Ce dernier a profité de l'occasion pour réitérer toute sa satisfaction à l'endroit du travail accompli par le chef de la direction d'Ivanhoé Cambridge, Daniel Fournier, depuis trois ans et demi, en dépit du fait que son équipe n'est pas parvenue à battre son indice de référence trois années de suite.

«On a une entreprise très performante, qui a fait l'objet d'une restructuration très importante depuis quatre ans, pour la rendre encore plus performante. Et ça, c'est Daniel Fournier qu'il l'a fait.», a-t-il dit.

Selon M. Lescure, l'immobilier est une catégorie d'actif pour laquelle il n'existe pas d'indice facilement réplicable que vous pouvez acheter au coin de la rue comme pour les actions, d'où l'importance de le regarder dans une perspective de long terme et non pas sur une ou deux années de suite.

De plus, l'indice de référence retenu est exigeant. «Si l'indice était un gestionnaire, il figurerait dans le premier quartile des gestionnaires immobiliers», souligne-t-il.

Recherche vendeurs motivés

Ceci dit, M. Lescure est conscient du risque que fait peser la montée attendue des taux d'intérêt sur la valeur marchande de son parc immobilier. Habituellement, la valeur fluctue de façon inverse à l'évolution des taux.

Pour y faire face, l'équipe immobilière a reçu le mandat de se concentrer sur les bons immeubles mis sur le marché par des vendeurs motivés.

«On souhaite déployer plus de capital dans des investissements opportunistes, dans lesquels le vendeur, pour des raisons variées, est prêt à vendre à escompte», dit M. Lescure.

Il donne l'exemple de l'achat en 2013 de l'immeuble de bureaux du Woolgate Exchange, à Londres, où le vendeur était en détresse. L'escompte obtenu procure une certaine protection de la valeur de l'actif en cas de hausse des taux d'intérêt.

Groupe immobilier Caisse

> Rendement annuel composé des immeubles depuis 10 ans: 12,1%

> Rendement en 2013: 15,06%

> Indice de référence: 15,56%

> Écart par rapport à l'indice: - 0,50 point de pourcentage