Maintenant que la saison froide - et surtout la campagne électorale - est terminée, l'industrie immobilière anticipe un certain redressement du marché ce printemps à Montréal.

«On prévoit que le prochain trimestre sera probablement beaucoup plus fort que celui qu'on vient de vivre, là, maintenant que les élections et l'hiver sont derrière nous, a fait valoir à La Presse Affaires Dominic St-Pierre, directeur de Royal LePage pour le Québec. Il y a des signes encourageants.»

La perspective de l'élection d'un gouvernement péquiste majoritaire avait créé une certaine commotion dans les quartiers anglophones de Montréal et en Outaouais. Plusieurs propriétaires, découragés par le projet de charte des valeurs et la possibilité d'un nouveau référendum sur la souveraineté, avaient menacé de vendre leur maison et de quitter le Québec.

Dans l'industrie immobilière, la nervosité était palpable, d'autant plus que le marché s'essouffle depuis plusieurs trimestres déjà.

«Ce genre d'événement-là [les élections], ça crée un climat incertain, a souligné Dominic St-Pierre. Les gens, souvent, attendent de voir ce qui va se passer. Si on regarde à la fin de l'année, ça n'a aucun impact, mais sur une courte période de temps, les gens sont souvent en attente. Maintenant que c'est derrière nous, j'imagine que le marché va reprendre et que les gens qui avaient prévu retarder leur achat pour voir ce qui allait se passer avec les élections auront le champ libre.»

«Résilience» du marché

Dans une étude publiée hier, Royal LePage a estimé que le marché montréalais avait fait preuve de «résilience» au premier trimestre 2014.

La firme immobilière souligne que les ventes ont légèrement augmenté, tout comme le prix des maisons unifamiliales. Seule la valeur de revente des copropriétés a légèrement fléchi.

«C'est un marché qui est encore solide, mais qui n'est plus aussi effervescent qu'il l'était», a résumé Dominic St-Pierre.

Plus en détail, le prix moyen des maisons de plain-pied a progressé de 3,3% (à 294 557$) dans la région métropolitaine. Celui des maisons à deux étages a gagné 3,6% (à 406 179$), tandis que celui des condos a reculé de 0,1% (à 239 561$).

Dominic Saint-Pierre estime «très possible» de voir d'autres baisses de prix dans la copropriété, en raison des stocks sans cesse grandissants sur le marché. Surtout que les projets neufs continuent de générer des unités, qui viennent concurrencer le marché de la revente.

Le volume global de ventes a avancé de 2,5% sur un an dans la région métropolitaine, précise Royal LePage.

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PRÉVEL EN CONFIANCE DANS GRIFFINTOWN

Malgré l'abondance de copropriétés offertes dans le marché montréalais, Prével va de l'avant avec la plus récente phase de son projet Bassins du Havre, dans Griffintown. Le promoteur lancera samedi les ventes de la phase 3 de son projet situé en bordure du canal de Lachine. Celle-ci comptera 63 appartements d'une taille moyenne de 1500 pieds carrés, dotés d'une finition plus luxueuse que dans les phases 1 et 2. Jacques Vincent, coprésident du Groupe Prével, reconnaît que le marché immobilier montréalais a beaucoup ralenti, mais il estime que les «facteurs fondamentaux», dont la démographie et les taux d'intérêt, demeurent favorables. «Aujourd'hui, ce qui est le plus difficile pour nous, c'est le niveau de confiance, a-t-il dit à La Presse Affaires. Des gens, il y en a dans nos bureaux de vente, mais ils sont craintifs.»