Une panoplie de données statistiques publiées hier sont venues confirmer le ralentissement du secteur de l'habitation à Montréal et au Québec. Loin d'être catastrophiques, les données sur les mises en chantier et sur le marché de la revente pointent néanmoins toutes dans la même direction: vers le bas.

Stock en hausse et transactions en baisse

«L'activité immobilière dans la région de Montréal au quatrième trimestre de 2013 a été marquée par une baisse des reventes pour tous les types de propriété», écrit l'agence immobilière Royal LePage, qui a publié hier l'Étude sur le prix des maisons et l'Étude sur les prévisions du marché au quatrième trimestre 2013.

Le nombre de reventes de maisons plain-pied est en recul de 9,8%. Les maisons à étage subissent une baisse de 6,3%, tandis que les transactions sur les copropriétés glissent de 2,9%. «Le marché de la revente à Montréal s'est essoufflé en fin d'année», dit Dominic St-Pierre, directeur principal des Services immobiliers Royal LePage pour le Québec, dans un communiqué.

Autre source d'inquiétude, les stocks de produits sur le marché ont augmenté en un an, de 10% dans le cas des maisons plain-pied et de 8,8% pour les condos. Seule bonne nouvelle, le rythme d'accroissement a commencé à ralentir. «Ce facteur devrait contribuer à mieux balancer l'offre et la demande dans ce segment du marché, ce qui est encourageant pour la suite des choses», fait valoir M. St-Pierre.

Le prix des maisons plain-pied devrait néanmoins continuer à croître de 1,0 à 2,5% en 2014. Par contre, «le prix des appartements standards en copropriété devrait chuter de 2 à 4% en raison de l'inventaire extrêmement élevé», précise M. St-Pierre.

Hors Québec, les perspectives sont plus réjouissantes. Le marché restera favorable aux vendeurs au premier semestre en 2014, avant de revenir à des conditions plus équilibrées en seconde partie d'année.

«L'inventaire va rester serré, et les prix iront en augmentant», a dit Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage, dans un entretien.

Mises en chantier et permis de bâtir

Du côté du neuf, la construction résidentielle a reculé au Québec en 2013 au cours des trois premiers trimestres. La tendance s'est poursuivie au quatrième trimestre, a révélé hier la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) en rendant publiques ses données sur les mises en chantier au Canada en décembre.

Il s'est bâti 170 134 logements au Canada en 2013, comparativement à 193 563 au cours de l'année précédente.

Si on se fie à la valeur totale des permis de bâtir de novembre divulguée hier par Statistique Canada, la tendance à la baisse se poursuivra en 2014, particulièrement au Québec, où la valeur des permis a le plus reculé au pays.

«Cette diminution a été principalement le résultat d'un recul des intentions de construction de logements multifamiliaux et d'immeubles institutionnels», explique l'agence fédérale dans un communiqué.

Dans l'ensemble du pays, les entrepreneurs ont demandé pour 6,8 milliards de dollars de permis de bâtir, soit une baisse de 6,7% par rapport au mois précédent. Cette baisse fait suite à une hausse en octobre.

Faible inflation dans le neuf

Avec un marché résidentiel qui s'engourdit, les pressions inflationnistes sur le prix des maisons neuves s'en trouvent forcément allégées, de sorte qu'on ne s'étonnera pas que l'indice des prix des logements neufs (IPLN) soit resté inchangé au Canada en novembre, a annoncé Statistique Canada hier. «Le rythme de croissance annuelle des prix de logements neufs diminue de façon constante depuis août au pays», a souligné l'organisme dans un communiqué.

L'indice a bougé de moins d'un demi-point de pourcentage dans les trois grands centres urbains du Québec: Montréal, Québec et Gatineau.

Prix moyen des maisons à étage au quatrième trimestre de 2013

> Notre-Dame-de-Grâce-Côte-des-Neiges: 540 000$

> Laval: 355 000$

> Brossard: 402 000$

> Boucherville: 428 000$

> Montréal: 401 714$

Source: Royal LePage