D'après l'opposition officielle, le gouvernement péquiste doit prendre des décisions économiques et non pas des décisions politiques quand vient le temps de gérer les deniers publics dans un contexte où la province se dirige vers un déficit de 2,5 milliards de dollars.

Nicole Ménard, porte-parole de l'opposition pour le Conseil du trésor, a réagi aux révélations de La Presse Affaires d'hier à propos des hausses de loyer de 45% que devra absorber le gouvernement en déménageant 700 fonctionnaires dans le nouvel immeuble Carré Saint-Laurent, au coeur du quartier Red Light à Montréal. Les bureaux doivent être livrés au plus tard au début de 2018.

«Le ministre responsable de la Métropole [Jean-François Lisée] dit que c'est une décision politique, souligne la députée de Laporte. Je regrette, dans le contexte budgétaire qu'on a actuellement, ce ne sont pas des décisions politiques, ce sont des décisions économiques qu'il faut prendre. Je n'en reviens pas de cette décision.»

La parlementaire libérale déplore que le gouvernement choisisse de payer 50 millions de plus en 25 ans, «alors que ce n'est absolument pas nécessaire» dans le contexte actuel.

Le marché des immeubles de bureaux au centre-ville de Montréal deviendra favorable aux locataires dès l'an prochain et le restera au moins jusqu'en 2015, selon la firme de courtage immobilier Jones Lang LaSalle. Une telle conjoncture favorise les locataires de grande taille comme le gouvernement du Québec, qui est bien placé pour négocier des taux de location avantageux au renouvellement de ses baux.

Selon Mme Ménard, le gouvernement péquiste fait rejouer l'épisode de la Cité du multimédia. «Souvenez-vous lorsque le PQ payait à coups de crédits d'impôt le déménagement d'emplois existants. Les péquistes sont en train de répéter ce qui n'aurait jamais dû avoir lieu.»

Le 12 décembre, l'agence de notation Fitch Rating a placé la note de crédit du Québec sous surveillance avec perspective négative à la suite du report de l'atteinte du déficit zéro jusqu'en 2015-2016.