Les grues et bureaux de prévente qui constellent le centre-ville laissent présager une hausse marquée du nombre de condos offerts en location au cours des prochaines années.

Au moins trois gratte-ciel de plus de 40 étages - la Tour des Canadiens, L'Avenue et le Tom - courtisent directement les investisseurs, qui relouent ensuite leurs copropriétés. «La location représente habituellement une bonne stratégie pour les investisseurs qui veulent se tailler une place dans le marché de l'habitation», indique par exemple une brochure promotionnelle de la Tour des Canadiens.

Le Tom, un gratte-ciel prévu à deux pas de la Place Ville-Marie, offre quant à lui un programme de location spécifiquement dédié aux investisseurs sur son site web.

Il n'existe pas de données spécifiques sur la proportion d'investisseurs dans la métropole, mais les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) donnent un bon aperçu. Selon l'organisme, le nombre de condos offerts en location est passé de 3003 à 3409 depuis un an au centre-ville et dans l'Île-des-Soeurs, ce qui représente 21,8% de toutes les copropriétés de ce secteur.

Dans les quartiers périphériques du centre-ville, le nombre de condos locatifs est passé de 7,2% à 11,2% du total depuis un an. Au total, 14 334 copropriétés sont louées dans le Grand Montréal (11% du total).

Qui loue?

Les courtiers consultés par La Presse Affaires indiquent que la demande reste soutenue, pourvu que le prix soit juste. Les copropriétés locativent attirent bon nombre d'étudiants étrangers, de nouveaux immigrants européens, ainsi qu'une forte clientèle du monde des affaires, du cinéma et du sport professionnel, soulignent-ils.

L'état incertain du marché immobilier incite par ailleurs un certain nombre de Montréalais à retourner sur le marché locatif. «Il y en a qui préfèrent vendre à un prix haut, garder l'argent et puis louer au cas où le marché baisse», dit Monique Assouline, du Groupe immobilier Londono.

Avec des prix à un sommet historique, il est aujourd'hui difficile de penser louer ces condos neufs du centre-ville en réalisant un fort profit, dit toutefois Martin Cheff, de Century 21. Une fois l'hypothèque, les frais de condo et l'impôt foncier payé, les marges sont minces, voire inexistantes. «La majorité (des propriétaires) arrive kif-kif, sauf les investisseurs étrangers qui arrivent avec de grosses mises de fonds.»