Le prix des propriétés résidentielles a reculé de 0,2% en octobre au Canada par rapport à septembre, selon l'indice Teranet-Banque Nationale. C'est seulement la troisième fois depuis 13 ans que les prix affichent une baisse mensuelle en octobre.

Ce repli concorde avec la diminution des ventes observée depuis le milieu de l'été dans plusieurs villes canadiennes, a indiqué hier Marc Pinsonneault, économiste à la Banque Nationale. Le nombre de transactions a chuté à Montréal, Toronto et Vancouver après l'introduction de nouvelles règles hypothécaires plus sévères à la mi-juillet.

L'indice Teranet donne une idée plus juste du marché que les prix médians ou moyens utilisés par les chambres immobilières, «lesquels sont influencés par le changement dans la composition des ventes par fourchette de prix», souligne M. Pinsonneault.

«Les récentes modifications des règles hypothécaires ont découragé des acheteurs potentiels d'un premier logement, qui ciblent généralement des maisons à bas prix, a-t-il précisé. Cela a entraîné une augmentation du prix moyen ou médian qui ne reflète pas une réelle montée des prix de l'immobilier.»

À Montréal, l'indice Teranet des prix a reculé de 0,3% en octobre par rapport à septembre, comparativement à une baisse de 0,9% à Québec, 0,6% à Victoria, 0,6% à Toronto, 0,4% à Ottawa-Gatineau et 0,2% à Calgary.

Sur 12 mois, l'indice Teranet demeure en hausse globale de 3,4% au Canada. À Montréal, il a progressé de 3,6% par rapport à octobre 2011.

Importante correction?

L'économiste David Madani, de Capital Economics, voit dans les données publiées hier un signe de plus que le prix des maisons se dirige vers une importante correction au pays. Dans son rapport, il dit toujours s'attendre à une baisse de 25%.

«Le prix des maisons s'est maintenu jusqu'à maintenant, ce qui amène les économistes à déclarer qu'on assiste à un atterrissage en douceur, mais nous croyons que (cette affirmation) est prématurée», a-t-il écrit.

M. Madani - l'un des économistes les plus pessimistes au pays - s'inquiète en particulier du rythme trop élevé de construction des dernières années, qui a entraîné l'accumulation d'un important stock de condos invendus dans certaines villes comme Toronto. Il estime que le taux de propriétaires est «artificiellement élevé» au Canada, une dynamique similaire à celle qui prévalait aux États-Unis avant l'éclatement de la bulle immobilière.