Les grues sont relativement rares au centre-ville de Calgary, à l'opposé de Montréal et Toronto où les chantiers de condos pullulent. La tendance du marché de l'immobilier résidentiel, pourtant, suit ici une tendance inverse. Vers le haut.

Alors que les ventes - et dans certains cas les prix - ont reculé à Vancouver, Montréal et Toronto depuis le milieu de l'été, elles affichent à Calgary une progression marquée. Le nombre de transactions a bondi de 23% en octobre, et le prix moyen des propriétés a grimpé de 7% sur un an, à 437 306$, selon les données du Calgary Real Estate Board.

Il s'agit là d'un revirement majeur pour le marché de la capitale des hydrocarbures, qui avait subi une dégelée majeure pendant la dernière crise économique de 2008-2009. Le retour à des prix élevés n'inquiète toutefois pas les économistes pour le moment, puisque le revenu moyen des Albertains a grimpé en flèche depuis la sortie de récession.

«Avec un ratio équivalent à 3,7 fois les revenus médians à Calgary, les facteurs fondamentaux supportent le niveau actuel des prix», a fait valoir Craig Alexander, économiste en chef de la TD, pendant une conférence à laquelle La Presse Affaires a assisté à Calgary.

La demande immobilière est d'autant plus forte que la ville de Calgary accueillera cette année environ 24 000 nouveaux arrivants, de l'étranger comme des autres provinces canadiennes. Autant de gens qui devront se loger d'une façon ou d'une autre.

Signe des temps, les ventes de maisons de luxe ont battu le mois dernier leur record précédent qui datait de 2007.

Percée dans l'Ouest pour l'hôtelier Groupe Germain

Le Groupe Germain a fait sa première incursion dans l'Ouest canadien avec un hôtel boutique de 143 chambres, en plein coeur du centre-ville de Calgary. Après un début plus lent que prévu, l'établissement est devenu numéro 1 dans la ville albertaine, se réjouit le coprésident Jean-Yves Germain.  Le groupe québécois espère s'étendre davantage dans les provinces de l'Ouest, autant avec ses hôtels Germain qu'avec ceux de sa nouvelle bannière Alt, plus abordable.  «On est en construction à Winnipeg et on travaille très fort pour s'établir

à Vancouver et Edmonton», souligne M. Germain. L'entreprise souhaite en outre ouvrir un deuxième hôtel à Calgary - sous la bannière Alt, cette fois -, mais les bonnes localisations sont dures à dénicher, indique le coprésident. «Et il faut s'assurer que la mécanique des chiffres fonctionne.»