Près de la moitié des Canadiens qui envisagent vendre leur propriété le feraient sans intermédiaire, selon un sondage Environics, mais peu d'entre eux sont conscients que de nouveaux services leur faciliteraient la tâche.

Si 45% des propriétaires du pays se considèrent en mesure de se passer des services d'un agent d'immeubles en utilisant plutôt les conseils d'un avocat, seulement 11% d'entre eux comprennent l'accès au service interagences mieux connu sous l'acronyme anglais MLS.

Le sondage a été effectué pour le compte de l'entreprise TitrePLUS qui offre une couverture d'assurance pour les transactions immobilières de même que des services juridiques. Ce qui a pour but de protéger les acheteurs et les vendeurs.

Selon le vice-président de TitrePLUS, Ray Leclair, le besoin pour ce genre de services est reconnu.

TitrePLUS offres une protection juridique des titres par des avocats spécialisés en immobilier au moment de l'achat de la propriété. Au Québec, toutefois, TitrePLUS ne couvre pas le travail du notaire. L'assurance comprend la responsabilité civile professionnelle ou l'assurance titre, mais pas les deux.

Si les acheteurs et les vendeurs décident de faire leurs transactions eux-mêmes ils doivent faire leur devoir afin d'éviter des complications, soutient Ray Leclair.

Dans le marché de la vente de maisons, les agents d'immeubles ont toujours tenu un rôle important au Canada. Mais les nouvelles règles en vigueur depuis le mois d'octobre permettent aux propriétaires de faire appel à un agent d'immeubles seulement pour inscrire leur propriété sur un portail sans avoir à lui payer une commission pour l'ensemble des services.

Le changement est intervenu après que le Bureau de la concurrence Canada eut allégué que les anciennes règles étouffaient la concurrence et augmentaient le prix de vente des maisons.

Selon le président de l'Association canadienne de l'immeuble, Wayne Moen, son organisme n'a pas calculé combien de propriétés ont été vendues sans intermédiaire au cours des derniers mois, mais il ne croit pas que l'assouplissement des règles réduise considérablement le travail des spécialistes de l'immobilier. «J'ai plutôt l'impression que les gens veulent s'en remettre à un professionnel possédant des compétences en cette matière.»

Internet, le téléphone cellulaire, le bouche-à-oreille utilisés par les plus jeunes ont modifié l'industrie. Toutefois, selon Wayne Moen, les courtiers en immeubles offrent à leur clientèle une vaste expertise dans la négociation, la promotion et l'accès à des données permettant d'établir le meilleur prix d'une propriété toue en la faisant voir au plus grand nombre d'acheteurs possibles.

Inquiets devant la montée des ventes par les propriétaires et soucieux de conserver leur gagne-pain, des courtiers réduisent leur commission. Mais, selon Wayne Moen, la transition ne se fera pas du jour au lendemain et ne sera pas radicale. «Votre maison représente une partie importante de votre richesse nette et je ne crois pas que les gens vont se jeter là-dedans comme dans un jeu de hasard et faire tout par eux-mêmes. Il y a trop de facteurs dont il faut tenir compte et trop de choses qui peuvent mal tourner dans ce type de transactions.»

Les courtiers immobiliers travaillent selon le principe du partage, c'est-à-dire que les agents inscripteurs diviseront leur commission habituelle de 5 pour cent avec les agents vendeurs.

Yuval Fish, défenseur de la vente de propriétés sans intermédiaire et partenaire de PropertySold.ca, un service de courtage alternatif, espère que les frais fixes établis pour le réseau de service interagences (MLS) incitera plus de Canadiens à vendre leur maison eux-mêmes. «Je suis certain qu'il y aura une augmentation considérable de consommateurs qui voudront tenter l'expérience et tester ce dont ils sont capables.»

S'inscrire au réseau MLS requiert d'être courtier en immeubles ou de détenir une licence pour opérer dans la province où la propriété est mise en vente. C'est simple et ça ne coûte que 109$.

Pour vendre une propriété sans intermédiaire il ne suffit pas d'accrocher une pancarte devant. Cela demande du temps, de la persévérance et une aptitude pour le commerce.

«Beaucoup de gens sont incapables de négocier, soutient Yuval Fish, lorsque les acheteurs potentiels appellent pour visiter ils sont intimidés. Ces vendeurs ont besoin d'assistance.»

Pour les milliers d'autres c'est une option intéressante quoi que seulement 25 pour cent de ceux qui la choisissent mènent leur projet à terme. Les chances de succès résident dans la visibilité du produit, une bonne évaluation et une excellente connaissance de son marché.