La Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) a lancé hier la troisième phase du projet résidentiel du Faubourg Contrecoeur, même si le litige qui l'oppose à l'entreprise de construction Catania n'est toujours pas réglé.

Les 272 unités construites dans les premières phases du projet ont toutes été vendues sauf une, a souligne le directeur général de la SHDM, Guy Hébert. Cette nouvelle phase comprendra 90 unités, dont 58 maisonnettes destinées aux familles. Elle sera mise en vente le 28 mai. À terme, le Faubourg Contrecoeur devrait comprendre 1865 unités d'habitation.

Litige avec Catania

La construction va de l'avant en dépit du litige qui oppose la SHDM à Construction F. Catania, l'entreprise qui bâtit le développement immobilier. La société paramunicipale s'est adressée à la Cour supérieure pour obliger la firme à dévoiler les coûts de décontamination de cet ancien terrain public.

«Ça ne nous empêche pas de collaborer», a résumé M. Hébert.

Catania a acquis cet immense terrain industriel pour sa valeur marchande de 19 millions. Mais elle n'a payé que 4,4 millions au final. Car, du prix de vente, on a déduit 11 millions pour la décontamination du sol et divers autres frais, notamment la construction d'un talus acoustique.

Des enquêtes du vérificateur général et de la firme Deloitte ont conclu que la transaction a été entachée d'irrégularités. Selon certaines estimations, les coûts de décontamination auraient été de loin inférieurs aux coûts déduits du prix de vente. La cause n'a toujours pas été entendue par la Cour supérieure.

«Notre prétention, c'est que c'était un projet clés en main, a expliqué le président de Catania, André Fortin. Nous n'avions pas à justifier nos dépenses, que ce soit pour les travaux de décontamination, pour les remblais ou quoi que ce soit.»