Pour la deuxième fois en six mois, l'Association canadienne de l'immeuble (ACI) relève ses prévisions pour 2011.

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L'organisme prédit un recul d'à peine 1,3% du nombre de transactions cette année, comparativement à 2010. C'est moins que la baisse de 1,6% prévue en février dernier, et nettement inférieur au recul de 9% annoncé il y a 6 mois.

Pourquoi un tel revirement? L'ACI l'explique en deux mots: Colombie-Britannique. «En raison de l'activité qui s'est avérée plus forte que prévu en Colombie-Britannique au premier trimestre de 2011, on prévoit maintenant la vente de 441 100 logements au pays en 2011», a indiqué l'organisme hier.

Depuis plusieurs mois, la province de l'Ouest soulève littéralement le marché immobilier du pays. Le prix moyen d'une propriété y frôle les 800 000$, et les investisseurs asiatiques continuent à acheter en masse.

La frénésie du marché vancouvérois amène aussi l'ACI à relever le prix moyen anticipé cette année. Il devrait grimper de 4% au pays, à 352 000$, beaucoup plus que la hausse de 1,3% prévue en février.

«Dans les derniers mois, Vancouver a été responsable de la moitié de l'augmentation du prix moyen des maisons pour l'ensemble du pays, a expliqué à La Presse Affaires Gregory Klump, économiste en chef à l'ACI. Si on enlevait Vancouver des calculs, la hausse serait coupée en deux.»

M. Klump ne fait par ailleurs aucun lien entre l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire la semaine dernière et le relèvement des prévisions par son organisme. Selon lui, ce changement politique n'aura aucun impact favorable ou défavorable sur le marché immobilier.

Au Québec, le prix moyen devrait grimper de 4,5% cette année, à 260 000$, et de 3,3% l'an prochain, à 268 500$, avance l'Association. Le nombre de transactions devrait quant à lui baisser de 2,6% en 2011 dans la province, et regagner tout le terrain perdu l'an prochain, selon l'organisme

À l'échelle canadienne, l'ACI s'attend à une reprise des ventes en 2012. Le nombre de transactions devrait augmenter de 2,6%, avec 452 500 propriétés vendues, comparativement à 441 100 cette année.

Mises en chantier

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a pour sa part fait état hier d'un déclin des mises en chantier en avril au Canada. Leur nombre désaisonnalisé est passé de 184 700 en mars à 179 000 le mois dernier.

La baisse est surtout attribuable au recul des mises en chantier de logements collectifs au Québec et en Ontario, selon la SCHL. Au Québec, 3474 logements ont commencé à être construits le mois dernier, comparativement à 4645 en avril 2010. En rythme désaisonnalisé, le nombre de coulées de béton est passé de 40 600 en mars à 36 800 en avril.

La baisse atteint 16% à Montréal, 46% à Québec, 35% à Gatineau et 41% à Sherbrooke. Mais, selon Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins, il n'y a là aucune surprise.

«Le fait que la construction neuve fait un atterrissage en douceur est rassurant, puisque cela fait écho au ralentissement observé dans les ventes de propriétés existantes», a-t-elle noté.