Le prix moyen des maisons a reculé entre la fin de 2010 et le début de cette année à Québec, mais le «cycle haussier» est loin d'être fini dans l'ensemble de la province, avance le Mouvement Desjardins.

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Selon une étude publiée hier, la valeur de revente moyenne a fléchi de 241 650$ au quatrième trimestre à 239 395$ au premier trimestre dans la Vieille Capitale. Un glissement qui n'inquiète absolument pas Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins.

«Il arrive parfois que les données trimestrielles subissent des soubresauts sans annoncer de changement de tendance», a fait valoir l'experte dans le rapport.

Le prix moyen demeure en hausse sur un an dans la province. Il a grimpé de 5,5%, à 250 343$. La progression est toutefois plus faible que celle de 8,8% enregistrée au premier trimestre de 2010, alors que le marché immobilier était en surchauffe partout au Canada. Hélène Bégin juge «rassurant» ce retour à des augmentations plus modérées.

Le nombre de transactions, pour sa part, a reculé de 10,9% au premier trimestre au Québec. Et comme les taux hypothécaires sont repartis à la hausse au début du mois - de 35 points pour le terme de cinq ans, qui atteint 5,69% -, le ralentissement se poursuivra, selon Desjardins.

Hélène Bégin s'attend à «quatre tours de vis» de la Banque du Canada d'ici la fin de l'année, dont un relèvement de 25 points de base du taux directeur d'ici les prochaines semaines. «Les conditions de crédit seront donc moins favorables, ce qui tempérera davantage le secteur résidentiel.»

Le Mouvement Desjardins prévoit en outre un recul de 10% des mises en chantier cette année au Québec, à 46 000.

États-Unis

Le léger recul des prix observé à Québec est à des années-lumière de la débandade qui se poursuit au sud de la frontière. Selon l'indice mensuel S&P\Case-Schiller publié hier, le prix moyen a continué sa descente en vrille dans la plupart des villes américaines depuis le début de l'année. Il a même atteint son niveau le plus bas depuis le début de la crise immobilière dans 10 agglomérations.

«Il y a très peu de bonnes nouvelles, voire aucune, au sujet de l'habitation, a souligné dans le rapport David M. Blitzer, président du comité de l'indice chez Standard&Poor's. Les prix continuent à faiblir, et la tendance des ventes et de la construction est décevante.»

Selon la National Association of Realtors, le prix médian des propriétés a reculé de 5,9% le mois dernier aux États-Unis par rapport à mars 2010, à 159 600$US.

Les maisons saisies par les banques ont représenté 40% de toutes les ventes du mois dernier. Comme ces résidences en détresse se détaillent en général 20% de moins que leur valeur marchande, elles ont contribué à pousser encore davantage la moyenne vers le bas.

De toutes les grandes villes américaines, seule Washington a enregistré un gain du prix de vente moyen le mois dernier. Atlanta, Cleveland et Las Vegas ont rejoint Detroit dans le club peu enviable des cités dont le prix moyen est inférieur à celui de l'an 2000.

Dans l'ensemble, le prix moyen dans les 20 villes étudiées par l'indice S&P\Case-Schiller est inférieur de 32,6% au sommet de l'été 2006.