Le taux d'inoccupation des immeubles de bureaux du centre-ville de Montréal est en baisse constante et atteint aujourd'hui 7,3%, selon les données d'Altus InSite, mais les loyers augmentent à pas de tortue.

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Pourquoi cette quasi-stagnation? Selon les experts qui ont participé hier à un panel pendant la Conférence sur la location immobilière de Montréal, la vive concurrence entre les locateurs décourage toute hausse substantielle.

«À Montréal, on a une culture de toujours regarder par-dessus notre épaule, a fait valoir Dan Rejwan, responsable de la location et des finances chez Gestion immobilière Redbourne. On se demande ce que nos concurrents vont faire et on veut s'assurer de battre leur prix.»

Au premier trimestre, le loyer net moyen des immeubles de catégorie A était de 20,85$ le pied carré au centre-ville selon les données les plus récentes de CB Richard Ellis. C'est à peine 21 cents de plus qu'à la même période en 2010.

Selon Dan Rejwan, les propriétaires d'immeubles devraient se montrer plus exigeants envers leurs locataires. «Pour avoir des loyers plus élevés, il faudra demander des loyers plus élevés. Les locataires ne les donneront pas si on ne les demande pas.»

Philip Belliard, directeur de la location au Québec et dans l'Atlantique chez Conseillers immobiliers GWL, a souligné dans son intervention l'existence d'un véritable «jeu de chaises musicales». Les entreprises savent qu'elles pourront toujours obtenir un loyer plus bas ailleurs, ce qui empêche toute augmentation marquée, a-t-il dit en somme. «Si je perds un locataire, quelqu'un d'autre va le gagner.»

La faible progression des loyers est souvent citée pour expliquer l'absence de nouvelles tours au centre-ville depuis 10 ans. La SITQ, notamment, attend que les taux grimpent avant de lancer son projet du 900, De Maisonneuve Ouest.

Au premier trimestre de cette année, il y avait 26 fois plus de pieds carrés d'immeubles de bureaux en construction au centre-ville de Calgary que dans celui de Montréal.