Flash-back à mars 2010. Les Montréalais se battent à coup de surenchères pour mettre la main sur les propriétés à vendre dans un marché survolté. Les visites libres entrainent des ruées.

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Un an plus tard, le stock de maisons à vendre demeure serré dans plusieurs quartiers de l'île et des banlieues. Mais deux secteurs importants de la région métropolitaine - la couronne nord et Vaudreuil-Soulanges - sont revenus au point d'équilibre le mois dernier. Cela signifie que le «ratio d'écoulement de l'inventaire», soit le nombre de mois qu'il faudrait pour vendre toutes les maisons inscrites, oscille à peu près entre 8 et 10 mois.

Peu à peu, le ratio moyen se rapproche aussi de l'équilibre dans le Grand Montréal. Il est passé de 5,8 mois en mars 2010 à 6,5 le mois dernier. «Le marché a commencé à se détendre lentement, mais, en tout et partout, on est encore dans un marché de vendeurs», a souligné Paul Cardinal, directeur de l'analyse du marché à la Chambre immobilière, hier à La Presse Affaires.

L'île de Montréal affiche dans son ensemble un ratio de 5,8 mois. Pointe-Claire, dans l'Ouest-de-l'Île, détient le stock le plus faible, à 3,6 mois, suivi de près par Rosemont-La Petite-Patrie (3,8 mois), Outremont (4,3 mois), Verdun (4,7 mois) et Anjou (4,9 mois). Le ratio atteint 6 mois à Laval et 6,1 mois sur la Rive-Sud.

Cette relative rareté des propriétés à vendre contribue à pousser les prix à la hausse. Selon les données publiées hier par la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM), la valeur de revente médiane a grimpé dans toutes les régions et toutes les catégories d'habitation le mois dernier.

Le prix médian des unifamiliales a atteint 260 000$ dans la région métropolitaine, en hausse de 6% sur un an. Celui des condos s'est établi à 210 000$ (+3%) et celui des «plexs» de deux à cinq logements, à 405 500$ (+8%).

La progression est particulièrement salée pour les maisons individuelles dans l'île de Montréal. Leur prix médian a bondi de 12% en un an, à 359 000$. La valeur des appartements en copropriété a atteint 244 125$ (+3%) et celle des plex, 430 000$ ("9%).

De façon globale, la hausse des prix est cependant plus modérée cette année qu'en 2010, «en raison d'un ralentissement des ventes et des conditions de marché qui se rapprochent de l'équilibre», a souligné Patrick Juanéda, président du conseil de la CIGM, dans un communiqué.

Baisse des ventes

Le nombre de transactions a reculé de 13% le mois dernier par rapport à mars 2010 dans le Grand Montréal. La Rive-Sud a affiché une baisse plus sévère de 21%, son troisième pire mois de mars depuis 2000.

Ce recul général n'a rien d'inquiétant pour la CIGM, a fait valoir Paul Cardinal. «On se compare avec un début d'année 2010 qui avait été vraiment exceptionnel, avec des niveaux de transactions records.»

La valeur totale des ventes réalisées en mars a atteint 1,54 milliard de dollars, en recul de 8% sur un an.

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MARS 2011 : UN MOIS PLUS CALME

13%: baisse des transactions sur un an dans le Grand Montréal.

> 1,54 milliard de dollars : valeur totale des ventes.

> 260 000$ (+6% sur un an) : prix médian d'une unifamiliale dans la région métropolitaine.

> 359 000$ (+12% sur un an) : prix médian d'une unifamiliale dans l'île.

> 210 000$ (+3% sur un an) : prix médian d'un condo dans la région métropolitaine.

> 244 125$ (+3% sur un an) : prix médian d'un condo dans l'île.

Source: CIGM