La tour résidentielle la plus haute du Canada est en train d'être érigée en plein coeur de Toronto par une firme montréalaise, Canderel.

Le promoteur a commencé au printemps dernier la construction du gratte-ciel Aura, qui s'élèvera à 75 étages et comptera 1,3 million de pieds carrés une fois terminé. Les investissements totalisent 500 millions de dollars, a indiqué à La Presse Affaires Jonathan Wener, président du conseil du Groupe de sociétés Canderel.

La vaste majorité des 931 appartements en copropriété ont trouvé preneur. Deux ans après le début des ventes, il en reste seulement 11. «Les ventes se sont passées trop vite! dit M. Wener. J'avais beaucoup de difficulté à entrer dans le bureau des ventes avec mon épouse, il y avait 50 personnes en ligne et elles ne voulaient pas nous laisser passer. Il a fallu que je leur dise que j'étais le propriétaire...»

Cette tour imposante viendra compléter le développement du secteur de College Park, à deux pas du Centre Eaton, où Canderel a déjà érigé deux gratte-ciels résidentiels de 51 et 45 étages ces dernières années. Les deux immeubles sont occupés à 75% par des Asiatiques, indique Jonathan Wener, et la tour Aura comptera elle aussi une forte clientèle d'origine chinoise, japonaise et coréenne, notamment.

Canderel emploie 40 personnes à Toronto et 100 à Montréal. L'essentiel des projets du groupe est toutefois concentré dans la Ville Reine. Jonathan Wener cite l'afflux beaucoup plus grand d'immigrants à Toronto pour expliquer cette décision d'affaires.

«Aussi, on a beaucoup de misère à avoir des préventes de 50 % ou 60 % à Montréal, poursuit-il. À Toronto, on ne fait pas de projets avant d'avoir 75% des unités prévendues. Rendu-là, on est break even (on fait nos frais).»

La vigueur récente du marché de la construction à Montréal amène toutefois Canderel à envisager «très sérieusement» des projets résidentiels dans la métropole québécoise. La société a aussi dans ses plans quelques projets préliminaires de tours à bureaux à Montréal -dont une au Carré Phillips-, mais rien de confirmé. Son plus récent projet montréalais d'envergure a été le Campus Bell de l'Île-des-Soeurs.