Le marché de la revente de maisons continue de ralentir au Canada et au Québec, au point d'inciter le plus gros regroupement d'agents d'immeuble au pays à sabrer dans ses prévisions.

L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) s'attend désormais à ce que l'année 2010 s'achève avec un recul d'au moins 4,9 % du nombre des reventes de maisons et de condominiums.

L'an prochain, ce recul devrait s'accentuer jusqu'à 9 % à l'échelle nationale, le nombre de reventes recalant autour des 402 000 unités.

S'il s'avère, un tel volume serait inférieur de 40 000 unités au niveau prévu pour cette année, et de 64 000 unités au niveau atteint en 2009.

« L'offre et la demande de propriétés résidentielles reviennent à un certain équilibre. C'est une bonne nouvelle autant pour les acheteurs potentiels que les vendeurs qui souhaitent une stabilisation des prix », a commenté Gregory Klump, économiste en chef de l'ACI.

Par province, toutefois, les prévisions abaissées de l'ACI pour la fin 2010 et l'an prochain varient encore beaucoup.

Pour le Québec, l'association s'attend désormais pour 2010 à un mince gain annuel de 1,4 % du nombre de reventes de propriétés résidentielles, par rapport à l'an dernier.

Mais pour 2011, l'ACI s'attend à un recul d'au moins 6,7 % du nombre de transactions au Québec.

En nombres, un tel recul pourrait résulter en quelque 74 800 reventes de maisons, de condominiums et de petits immeubles à logements en 2011. Un tel volume, s'il s'avère, serait inférieur d'environ 5500 transactions par rapport au total prévu cette année et celui atteint en 2009.

Quant aux prix de revente des propriétés résidentielles, les prévisions révisées de l'ACI s'en tiennent encore à de faibles hausses, plutôt qu'à un soudain recul après des années de forte appréciation.

À l'échelle canadienne, l'ACI s'attend à ce que le prix moyen de revente pour 2010 soit encore en hausse de 3,1 % par rapport à l'an dernier. Mais pour 2011, l'association prédit désormais un léger recul de l'ordre de 1,3 %.

Là aussi, les prévisions de prix moyens de l'Association canadienne de l'immeuble varient d'une province à l'autre.

C'est en Colombie-Britannique, où le prix moyen est déjà le plus élevé au Canada, que le recul prévu en 2011 devrait être le plus accentué, autour de 2,3 %.

À l'opposé, c'est à Terre-Neuve que la hausse de prix moyen en 2011 devrait être la plus élevée, autour de 4 %. Il s'agirait néanmoins d'un net ralentissement après deux années de fortes hausses de l'ordre de 15 %.

Dans ce contexte, le marché québécois s'annonce encore relativement porteur quant au prix moyen de revente des propriétés résidentielles.

Malgré la baisse du volume de transactions en 2011, l'ACI prédit encore pour une deuxième année consécutive une hausse de prix moyen de 2,5 %. Il s'agirait toutefois d'un gain moins prononcé que celui de 4,7 % enregistré en 2009.

« Malgré les appréhensions de certains, avec le krach immobilier survenu aux États-Unis, le risque d'une correction significative des prix au Canada demeure très faible », a commenté Benoît Durocher, économiste au Mouvement Desjardins.

« En dépit du sursaut d'activités en début d'année 2010, le marché immobilier au Canada et au Québec en particulier n'a pas connu les excès du marché américain, il y a quelques années, a rappelé M. Durocher.

« Le ralentissement qui se produit actuellement est sain pour le marché immobilier, quoiqu'il nuira inévitablement à la croissance économique. »