Les maisons à vendre ne sont pas légion, les transactions se concluent rapidement et à des prix qui continuent de grimper: le marché immobilier est encore clairement à l'avantage des vendeurs à Montréal. Et les futurs acheteurs devront attendre l'automne pour voir si le marché reviendra à l'équilibre.

Le prix médian d'une maison unifamiliale a atteint 254 000$ dans la région de Montréal en août, une hausse de 7% par rapport à l'an dernier. Le prix des plex (entre 2 et 5 logements) a lui connu une bonne poussée de fièvre de 14% pour se hisser à 395 000$.

Depuis le début de l'année, le prix des maisons unifamiliales a grimpé de 10%, celui des condos de 9% et celui des plex de 10% dans la région de Montréal.

«Nos plex bougent, et j'ai l'impression que c'est parce que les gens ont plus confiance dans la brique et le mortier que dans ce qui se passe à la Bourse», lance Patrick Juanéda, président du conseil d'administration de la chambre immobilière du Grand Montréal.

«Il n'y a pas suffisamment de propriétés à vendre pour le nombre d'acheteurs, ce qui a créé un marché de vendeurs», observe quant à elle Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.

Depuis le début de l'année, les plus grandes flambées de prix touchent les maisons unifamiliales de Rosemont-La Petite-Patrie et de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (+23%) ainsi que les plex de Lachine (+22%) et de Ville-Marie (+21%).

Qui dit peu de maisons sur le marché dit moins de choix pour les acheteurs et donc des ventes qui se bouclent rapidement. Les données les plus récentes montrent qu'il faut 69 jours pour vendre une maison unifamiliale à Montréal, soit 10 de moins que l'an dernier. Les plex se vendent encore plus rapidement: seulement 62 jours, contre 91 l'an dernier.

L'an dernier, la crise financière avait retardé l'action en début d'année et engendré un été inhabituellement actif sur le marché immobilier. L'été qui vient de se terminer a été plus typique de la saison estivale, c'est-à-dire assez tranquille.

En août, les ventes totales ont diminué de 16% par rapport à l'an dernier, ce qui représente davantage un retour à la normale qu'une baisse significative.

Hélène Bégin, du Mouvement Desjardins, note toutefois que la baisse était de 26% au mois de juillet, ce qui la laisse croire que le resserrement de l'offre s'atténue graduellement. «À notre avis, il est possible qu'on tombe dans un marché équilibré dans les prochains mois et que les hausses de prix avoisinent davantage les 2 à 3% d'ici la fin de l'année.»

Selon elle, l'effet des acheteurs qui se sont précipités sur le marché en début d'année pour devancer les hausses de taux commence à s'atténuer et on assiste actuellement à un «retour à la normale».

Patrick Juanéda, de la Chambre immobilière du Grand Montréal, préfère quant à lui attendre l'automne pour y aller de prédictions.

«On pourrait penser qu'on se dirige très lentement vers un marché d'équilibre. Mais sincèrement, c'est une boule de cristal et on pourrait tous se tromper. On va vraiment le voir dans les prochains mois, alors qu'on entre dans une période plus active sur le marché de la revente.» Ailleurs au Canada, les hausses moyennes de prix atteignent 11,5% à Toronto, 13,7% à Vancouver et 5,6% à Calgary depuis le début de l'année (le chiffre comparable est de 9,2% à Montréal).

L'immobilier coûte maintenant 98% plus cher à Vancouver, 46% à Toronto et 36% à Calgary qu'à Montréal.