L'activité dans le marché immobilier résidentiel a continué à fléchir en juin au pays, une tendance qui s'accélérera, selon des économistes, en raison de la hausse probable du taux directeur de la Banque du Canada la semaine prochaine.

L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a annoncé, jeudi, que les ventes résidentielles désaisonnalisées avaient reculé de 8,2% par rapport au mois précédent.

«Compte tenu que les taux d'intérêt augmentent et que les maisons deviennent moins abordables, on s'attend à ce que les ventes résidentielles continuent à chuter au deuxième semestre de 2010», a indiqué par voie de communiqué le président de l'ACI, Georges Pahud.

Selon M. Pahud, les ventes résidentielles réalisées à l'échelle nationale reculent à cause du nombre réduit d'acheteurs d'une première maison, qui se font davantage prudents.

Les ventes résidentielles ont reculé de 25% par rapport aux sommets atteints à la fin de l'année dernière, a précisé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter.

Selon M. Porter, le marché immobilier résidentiel est maintenant à l'avantage des acheteurs.

Les ventes de résidences battaient leur plein durant les premiers mois de 2010, à la veille d'une hausse des taux d'intérêt et de l'entrée en vigueur de taxes harmonisées sur les marchés, en ébullition, de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, a-t-il écrit dans une note, ajoutant toutefois qu'elles affichaient désormais un recul rapide.

Des économistes avaient prédit un ralentissement des activités dans le secteur de l'immobilier durant le second semestre de cette année, faisant valoir que bon nombre de personnes allaient s'empresser d'acheter à la fin de 2009 et au début de 2010 pour profiter de taux d'intérêts se situant à des creux historiques.

Selon l'ACI, les ventes résidentielles en juin ont chuté de 13,3% comparativement aux quasi-records enregistrés durant le premier trimestre.

Les ventes réelles au deuxième trimestre ont reculé de 2,8% par rapport aux niveaux enregistrés au cours de la même période de 2009. Elles sont cependant en hausse de 13,6% depuis le début de l'année.

«Cet écart devrait se rétrécir à mesure que l'année avance, vu que l'activité a amorcé une pente ascendante au cours du deuxième semestre l'année dernière, et on prévoit qu'elle continuera à baisser au cours des six prochains mois de 2010», peut-on lire dans le communiqué de presse de l'ACI.

Les ventes ont chuté à l'échelle locale dans près de 70% des marchés, notamment dans ceux de Toronto et de Calgary.

L'empressement des acheteurs ayant cédé en vigueur, le marché de l'immobilier devient de plus en plus difficile pour les vendeurs.

L'ACI a expliqué que le resserrement des règles relatives aux prêts hypothécaires et les hausses prévues des taux d'intérêt avaient entraîné à la baisse l'activité du marché durant le deuxième trimestre.

Par ailleurs, le nombre de maisons nouvellement inscrites au Service Inter-agences (SIA, ou MLS en anglais) - un système de commercialisation coopératif exploité par les chambres immobilières canadiennes pour assurer une diffusion maximale des propriétés à vendre -, était en baisse de 6,8% en juin par rapport à mai.