La présidente de l'autorité publique chargée d'assurer les dépôts bancaires aux États-Unis (FDIC), Sheila Bair, a critiqué vendredi le penchant de l'État pour la propriété immobilière, qui coûte selon elle un prix exagéré au pays.

«La propriété immobilière est certainement un objectif national estimable. Mais est-ce logique que l'État fédéral subventionne la propriété dans des montants trois fois supérieurs à ceux consacrés à la location?» s'est-elle interrogée lors d'un discours à Philadelphie, transmis à la presse à Washington.

«Au final, ces dépenses ont contribué à promouvoir la propriété, mais n'ont pas réussi à apporter de prospérité de long terme», a-t-elle critiqué.

Entre 2000 et 2009, malgré des politiques nettement orientées pour favoriser la propriété des ménages, le taux de propriété aux États-Unis est resté stable à 67,4%, tandis que le revenu réel médian des ménages reculait.

Mme Bair a indiqué qu'elle ne «plaidait pour aucune proposition spécifique», mais qu'elle souhaitait voir le système bancaire américain revenir aux «fondamentaux», où le prêteur est attentif aux moyens de l'emprunteur immobilier de rembourser, et ne compte pas sur l'État pour assumer le risque.

Elle a également appelé à mettre «en tête de l'ordre du jour» une réforme des organismes parapublics de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac.

«Il y a un ensemble de possibilités ouvertes pour rendre publiques certaines de leurs fonctions tout en en mettant d'autres dans les mains du privé. Mais ce que nous ne pouvons pas faire, c'est perpétuer leur statut quasi étatique, qui privatise les gains et socialise les pertes», a-t-elle affirmé.