Les ventes canadiennes de maisons ont accusé un recul inhabituel en mai par rapport au mois précédent, alors que les consommateurs ont hâtivement conclu des ententes pour devancer l'entrée en vigueur de taux hypothécaires plus élevés et de règlements hypothécaires resserrés.

Les ventes résidentielles désaisonnalisées réalisées le mois dernier par le biais du Service inter-agences (SIA) des chambres et associations immobilières canadiennes étaient en baisse de 9,5% à l'échelle nationale comparativement au mois précédent, alors que l'activité frôlait un niveau record, selon les statistiques rendues publiques mercredi par l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Ces données laissent entendre que la combinaison de règlements hypothécaires moins souples -qui exigent maintenant que tous les acheteurs doivent respecter les normes d'emprunt pour un prêt à taux fixe sur cinq ans- et de taux hypothécaires en hausse s'est traduite en avril par une hausse des ventes qui n'aurait autrement pas eu lieu à cette époque de l'année, a observé l'ACI.

«Le mois de mai était le premier mois complet à subir les effets de ces modifications», a indiqué le président de l'ACI, Georges Pahud, par voie de communiqué.

Selon l'association, les ventes réalisées à l'échelle nationale ont diminué de 4,3% en mai, comparativement au même mois il y a un an, tandis que les nouvelles inscriptions augmentaient de 16,6%, toujours par rapport à mai 2009, mais affichaient un recul lorsque comparées avec celles d'avril.

Le nombre de nouveaux mandats de vente a diminué de 4% par rapport au mois précédent, ce qui représente la première baisse mensuelle en huit mois. Depuis quatre ans, les nouveaux mandats dégringolaient au point d'atteindre un niveau plancher en septembre dernier, mais depuis cette date, ils ont monté en flèche et atteint en mai le deuxième plus haut niveau jamais enregistré.

Par ailleurs, le prix moyen national des ventes résidentielles a progressé de 8,5%. Cette hausse est cependant plus modeste que celles enregistrées lors des neuf mois précédents.

«Compte tenu que le nombre de nouveaux mandats et de mises en chantier sont également à la baisse, cela signifie que ces modifications touchent aussi la demande de logements. Cela permettra donc au marché de maintenir l'équilibre et de stabiliser les prix des logements», a affirmé M. Pahud.