Après avoir dénoncé la semaine dernière «l'hystérie des mises en garde» faites par certains économistes, l'Association canadienne de l'immeuble (ACI) change son fusil d'épaule et révise elle aussi à la baisse ses prévisions de ventes de maisons.

L'ACI prévoit un recul de 8,5% du nombre de transactions au Canada en 2011, et une baisse de 2,2% de la valeur moyenne des propriétés, à 318 300$. Les prix devraient toutefois poursuivre sur leur lancée au Québec et grimper de 3,1% l'an prochain, pour s'établir à 237 000$ en moyenne.

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Cette révision à la baisse est surtout causée par un ralentissement des ventes en Colombie-Britannique, explique l'ACI, qui représente les 99 000 agents immobiliers du pays. Comme le coût des habitations est beaucoup plus élevé dans cette province, tout repli entraîne vers le bas la moyenne nationale.

En fait, seuls l'Ontario et la Colombie-Britannique connaîtront un recul de la valeur des maisons l'an prochain, soutient l'ACI dans un rapport publié hier. Toutes les autres provinces enregistreront des «gains modestes».

Et qu'en est-il de l'année en cours? Dans ses précédentes prévisions, en février, l'Association s'attendait à un bond de 13,3% du nombre de transactions au pays en 2010 (527 300 logements), lequel a été ramené à 5,5% (490 600). Malgré tout, «il s'agit du deuxième plus haut niveau annuel jamais enregistré», a fait valoir l'ACI.

Au chapitre des prix, l'ACI prédisait en février un léger repli de 1,5% pour l'an prochain, lequel a gonflé à 2,2%.

Rectification

Gregory Klump, économiste en chef à l'ACI, veut néanmoins se montrer rassurant. Il affirme que les bases solides du système hypothécaire canadien et la prudence des acheteurs permettront d'éviter une rectification brutale des prix. «Le Canada évitera un réalignement des prix des maisons à l'américaine», a-t-il fait valoir hier.

La CIBC avait fait grand bruit la semaine dernière en affirmant que les prix de l'immobilier sont surévalués de 14% en moyenne au pays, et de 13% au Québec. Selon la banque torontoise, ni la démographie ni la progression des revenus des ménages ne justifient les hausses fulgurantes observées depuis un an.

Le coût moyen des habitations a bondi de 23% depuis le creux de janvier 2009, et dépasse de 7% son niveau prérécession, souligne la CIBC.