Le marché canadien de l'immobilier semble être en train de se refroidir, selon des données rendues publiques lundi par l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Les ventes résidentielles désaisonnalisées se sont repliées de 2,6% à l'échelle nationale comparativement au mois précédent. Elles sont actuellement de 6,8% inférieures au sommet atteint en décembre 2009.

Par ailleurs, quelque 99 901 maisons ont été inscrites à vendre pour la première fois sur les systèmes canadiens du Service inter-agences (SIA) en avril de cette année, dépassant de moins d'un pour cent l'ancien record enregistré en avril 2008.

Bien que le secteur montre des signes d'essoufflement, le président de l'ACI, George Pahud, a noté que certains des marchés les plus importants au pays demeuraient solides.

Toutefois, l'économiste Douglas Porter, de BMO Marchés des capitaux, a estimé qu'une tendance avait été établie, ajoutant que l'activité dans le secteur immobilier continuerait de ralentir.

Les ventes résidentielles sont maintenant de 20% supérieures à ce qu'elles étaient il y a un an, alors que le pays traversait encore la plus récente récession. Ce résultat est solide, mais il est largement inférieur à celui observé à la fin de l'année dernière, alors que les ventes étaient de 70% supérieures à celles observées à la même période un an plus tôt.

M. Porter a dit croire que le mois prochain, les ventes pourraient ne pas être supérieures à leur niveau de juin 2009.

Les prix ont également augmenté à un rythme modéré, ayant progressé de 12,2% le mois dernier par rapport au même mois il y a un an. Cette hausse est moins importante que celles enregistrées au cours des huit derniers mois.

«Le marché immobilier canadien est passé du grand galop au petit galop, et il devrait ralentir et trotter lors des mois à venir», a affirmé M. Porter.

Les niveaux élevés des stocks, des taux d'intérêt supérieurs, des règles de prêts hypothécaires resserrées, de même que l'entrée en vigueur d'une nouvelle taxe de vente harmonisée dans deux des marchés les plus actifs au pays - l'Ontario et la Colombie-Britannique - devraient avoir pour effet de ralentir davantage les ventes.

L'ACI croit cependant que les transactions pourraient augmenter lors des deux prochains mois si les acheteurs potentiels décident de passer plus tôt à l'action pour devancer l'application de la nouvelle taxe, en juillet.

Il faudrait 4,5 mois pour écouler toutes les maisons en vente au rythme actuel, selon l'ACI, soit moins qu'il y a un an, mais plus qu'avant la récession.