Les bases d'une reprise du marché immobilier aux États-Unis semblent posées, à en croire des indicateurs sur l'activité de construction de logements aux États-Unis publiés mercredi, même s'il reste difficile de prédire quand elle aura lieu.

«La bonne nouvelle est que l'activité s'est stabilisée et a plus de chances dorénavant de monter que de baisser», s'est félicité Patrick Newport, économiste d'IHS Global Insight.

D'après les chiffres du département du Commerce, la tendance est à un rétablissement de la construction résidentielle, qui s'était effondrée de manière spectaculaire entre l'automne 2008 et le printemps 2009.

Par rapport au creux atteint en avril, les mises en chantier de logements affichent en janvier une hausse de plus de 23%, et les permis de construire, qui présagent l'activité future, de près de 25%.

«Cela confirme que le logement est maintenant une partie de l'économie en phase de croissance», a estimé l'économiste indépendant Joel Naroff.

Egalement significatif pour les perspectives du secteur, le nombre de logements en cours de construction n'avait jamais été aussi faible depuis que cette statistique est établie, c'est-à-dire depuis 1970. Il est tombé à 483 800 (en données brutes), pour un pays de plus de 300 millions d'habitants.

Au plus fort de la bulle immobilière, en septembre 2005, près de trois fois plus de logements (1,413 millions) étaient en chantier aux États-Unis.

«Le fossé entre les fins et les départs de chantier s'est réduit depuis début 2009, un indice que la construction résidentielle est en train de guérir», a également relevé Celia Chen, de Moody's Economy.com.

Etant donné ces bases d'activité particulièrement basses, les promoteurs sont de moins en moins pessimistes. Leur indice de confiance, publié mardi par leur association professionnelle, a légèrement monté en février, à son plus haut niveau depuis novembre.

Si le pire est derrière, une solide reprise de la demande se fait toujours attendre.

Le responsable des marchés de taux chez Moody's, John Lonski, a fait le parallèle avec la conjoncture en général. «Comme nous le montre clairement l'immobilier, l'économie américaine a peut-être touché le fond il y a environ un an, mais ses performances ensuite ont beaucoup laissé à désirer», a-t-il commenté.

Car malgré des prix et des taux d'intérêt qui maintiennent l'immobilier américain à un niveau très abordable par rapport aux années précédentes, les ménages restent prudents.

«Ce secteur est actuellement sujet à un grand nombre de chocs, comme la récession, et un taux quasi record de logements à louer vacants», a rappelé M. Newport.

Il est aussi encore très dépendant du soutien public. La banque centrale (Fed) doit mettre fin le 31 mars à ses achats d'actifs adossés à des prêts immobiliers, destinés à faire baisser les taux d'intérêt. Et un crédit d'impôt pour les acquéreurs d'un premier logement doit expirer un mois plus tard.