La Caisse de dépôt et placement n'a pas l'intention de réinvestir dans les deux complexes immobiliers résidentiels de New York, le Peter Cooper Village et le Stuyvesant Towndont, dont les propriétaires sont en défaut de paiement.

Un texte paru hier dans un quotidien torontois laissait entendre qu'une filiale de la Caisse, CWCapital, était à la tête d'un groupe intéressé à racheter les immeubles qui comptent 11 000 appartements dans la partie sud de Manhattan.Ce n'est pas du tout le cas, a expliqué hier à La Presse Affaires François Gaboury, porte-parole d'Otera et de CW Capital, deux filiales immobilières de la Caisse. Otera a déjà eu des intérêts financiers dans ces deux projets, mais elle s'en est défaite, a précisé le porte-parole.

La Caisse ne joue actuellement qu'un petit rôle dans ce qui s'annonce comme le plus grand flop immobilier de l'histoire de New York. «CWCapital agit comme conseiller en restructuration et tente de trouver un terrain d'entente entre les propriétaires qui ont remis les clés aux créanciers et les détenteurs de dette qui sont un peu mal pris», a-t-il expliqué.

CWCapital est rémunéré pour ses services d'intermédiaire (special servicer dans le jargon) et ça s'arrête là, selon le porte-parole.

En août dernier, la Caisse de dépôt a annoncé une dévaluation de ses placements immobiliers de 4 milliards de dollars, dont 2,2 milliards en dettes immobilières et 1,8 milliard en immeubles.

La vente de Peter Cooper Village et Stuyvesant Town pour 5,4 milliards en 2006, au sommet du marché immobilier, est la plus importante transaction enregistrée à New York dans le secteur résidentiel.

L'acheteur, la coentreprise Tishman Speyer et BlackRock, n'a pas réussi à augmenter les loyers suffisamment pour rentabiliser la transaction et la crise immobilière qui a frappé fort aux États-Unis a fait dégringoler la valeur des immeubles.

En janvier, les nouveaux propriétaires n'ont pas pu payer la tranche d'intérêts de 16 millions dus sur leur dette de 3 milliards et ont déclaré forfait. Les immeubles vaudraient aujourd'hui moins de la moitié de leur prix d'achat de 5,4 milliards.