Après deux replis mensuels d'affilée, la valeur des permis de bâtir a bondi de plus de 10% en septembre au Québec, grâce surtout à la poussée du secteur non résidentiel.

Les données de l'enquête de Statistique Canada font ressortir que la société distincte se démarque du reste du Canada, qui enregistre un léger gain de 1,6%. Cette légère progression présage d'une poussée à venir de l'activité du secteur résidentiel qui compense le recul du bâtiment commercial, industriel et institutionnel.

Au Québec, pareil repli ne s'est pas observé en septembre, alors que les permis résidentiels augmentent de 2,2%, grâce surtout au bond de 15,3% des permis délivrés dans le logement multiple. Leur valeur progresse cependant de 4% seulement. Bref, on bâtira moins de logements pour les plus nantis, mais plus pour les premiers acheteurs, au cours des prochains mois.

À Montréal, la valeur des permis augmente de 4,4% dans l'ensemble de l'agglomération. La relative stabilité des permis résidentiels est amplement compensée par un rebond à venir de la construction de bâtiments industriels et institutionnels.

Les données du secteur non résidentiel sont toutefois très instables, l'émission d'un seul gros permis pouvant provoquer d'importantes variations.

La tendance à la hausse observée depuis plusieurs mois (sauf en juillet) au Québec montre bien que la correction du marché de l'immobilier résidentiel est terminée, estime Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins. «On est en train de remonter la pente tranquillement, affirme-t-elle. Les mises en chantier vont avoir diminué de 10% cette année. C'est moins qu'ailleurs, mais on va quand même avoir une hausse.»

Si la valeur des permis progresse modestement dans la région métropolitaine, elle connaît une deuxième poussée robuste d'affilée à Québec, de 28%. La palme d'or revient cependant à Trois-Rivières. Avec une augmentation de 81,6%, le fief de feu Maurice Duplessis enregistre son meilleur score depuis le printemps.

«On semble passer d'un mode de paralysie à un mode de soulagement parmi les promoteurs, estime pour sa part Sébastien Lavoie, économiste principal chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Ça semble débloquer pour le prochain trimestre.»

On compte en moyenne deux ou trois mois entre la délivrance d'un permis et la coulée de fondation.

D'un océan à l'autre, la valeur des permis résidentiels progresse de 9,4%, mais les municipalités ont approuvé la construction de 15 200 logements. Il s'agit d'un bond de 13,3%, concentré dans le segment multifamilial qui semble refléter les meilleures conditions d'accès à la propriété. L'abondance de crédit, la faiblesse des taux d'intérêt hypothécaires, de même que des prix plus attrayants y sont sans doute pour beaucoup.

L'Alberta et l'Ontario enregistrent les gains les plus marquants dans les intentions de construire. En revanche, la Colombie-Britannique essuie un recul de 27%, qui efface en bonne partie le bond spectaculaire d'août. Le secteur non résidentiel est entièrement responsable de ces importantes fluctuations. Tant le commercial, l'industriel que l'institutionnel reculaient en septembre.