Le taux d'inoccupation des bureaux aux États-Unis a grimpé à un sommet de cinq ans au troisième trimestre au moment où les pertes d'emplois se sont accentuées et tandis que les employeurs ont vidé les locaux à cause de la récession, indique Reis Inc., une firme de recherches dans le domaine immobilier.

Le taux d'inoccupation est passé de 13,7% à 16,5% en un an depuis la faillite de Lehman Brothers Holdings, précise Reis, une société établie à New York. Le loyer véritable payé par les locataires a chuté de 8,5%, plus forte dégringolade sur un an depuis 1995.

« La baisse des loyers véritables s'est réellement accélérée après la chute de Lehman Brothers », souligne Victor Calanog, directeur de la recherche chez Reis. « Les locataires vont continuer à quitter des locaux au rythme de la perte d'emplois «, prévoit-il.

Pertes d'emplois

Les pertes d'emplois aux États-Unis se sont accélérées en septembre et le taux de chômage a grimpé à 9,8%, un sommet depuis 1983. Le nombre d'emplois perdus a atteint 263 000, ce qui porte le nombre total de postes disparus à 7,2 millions depuis le début de la récession, soit le plus important recul depuis les années 30. Le sous-indice boursier BBREIT consacré à l'immobilier (bureaux) et qui regroupe 14 titres s'était déprécié de 14,31% en 12 mois jusqu'à ce mardi.

Les firmes financières ont sabré plus de 180 000 postes dans les Amériques au cours de la crise de crédit qui a entraîné la disparition ou la vente de Bear Stearns, Washington Mutual, Merrill Lynch et Lehman Brothers.

Les trois mois terminés le 30 septembre dernier ont marqué le septième trimestre consécutif au cours duquel les propriétaires ont fait état d'une perte nette des locaux occupés par des locataires. Environ 19,6 millions de pieds carrés de locaux de plus étaient inoccupés au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, signale Reis.

Les États-Unis se dirigent vers la deuxième année la pire au chapitre de l'absorption nette de bureaux depuis au moins 1980, année où Reis a commencé à colliger ses données, indique M. Canalog.

Le taux d'inoccupation à l'échelle nationale américaine était de 15,9% au deuxième trimestre.

À New York, le taux d'inoccupation a bondi à 11,4% au troisième trimestre comparativement à 6,6% un an plus tôt, et les loyers véritables payés dans la ville ont chuté de 18,5%.