La reprise du marché immobilier s'est encore confirmée en août avec un rebond des mises en chantier partout au pays et, dans notre propre cour, une nouvelle hausse de la revente de maisons.

Le nombre de transactions a grimpé de 9% dans la région métropolitaine par rapport à août 2008, selon les données publiées hier par la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM). Le prix médian des unifamiliales a gagné 6%, à 238 000$, et celui des copropriétés, 3%, à 198 646$. «C'est la poursuite d'un marché rempli de vigueur, qui est en croissance depuis le mois de mai», a indiqué à La Presse Affaires Michel Beauséjour, chef de la direction de la CIGM.

Les transactions sont en progression dans toutes les régions de la métropole, mais certains secteurs ont affiché une croissance carrément surprenante. La revente de copropriétés a ainsi explosé de 106% dans Côte-des-Neiges/NDG/Côte-Saint-Luc, de 91% dans Saint-Laurent/Ahuntsic, de 64% à Laval et de 35% dans Rosemont-La Petite-Patrie/Villeray, a-t-on appris.

Pourquoi une telle ruée sur les condos en août? «C'est assez difficile à expliquer, si ce n'est qu'il y a beaucoup plus de premiers acheteurs sur le marché, et qu'ils achètent davantage des condos que des maisons», a fait valoir M. Beauséjour.

Les taux d'intérêt historiquement bas, tout comme la possibilité de retirer 25 000$ de son REER pour faire une mise de fonds plutôt que 20 000$ auparavant, ont rendu l'achat d'une résidence plus aisé, a-t-il noté.

Cette facilité accrue à pénétrer le marché immobilier s'observe à la grandeur du Québec, selon un rapport publié hier par RBC. «L'indice d'accessibilité» utilisé par la banque - qui mesure la proportion du revenu avant impôts consacrée au logement - s'est amélioré au deuxième trimestre, en bonne partie grâce à la baisse des taux hypothécaires.

Au Québec, l'indice a reculé à 32,4% pour un bungalow, 27,7% pour une maison en rangée, 27,2% pour un appartement en copropriété et à 38,7% pour une maison à deux étages. Un écart favorable de 0,4% à 0,7% selon les catégories.

Cette amélioration «a incité davantage d'acheteurs à intégrer le marché» au Québec, a souligné Robert Hogue, économiste principal à RBC, dans un rapport. Mais l'accessibilité demeure - et demeurera - moins grande dans la métropole, a-t-il ajouté.

En fait, le marché est redevenu «équilibré» dans la plupart des secteurs du Grand Montréal, après avoir favorisé les acheteurs pendant le creux d'octobre à mai dernier, a indiqué hier la CIGM. On compte ainsi de huit à 10 propriétés à vendre pour chaque acquéreur potentiel, ce qui donne lieu à de saines négociations plutôt qu'à des baisses draconiennes de prix.

Le resserrement devrait s'accentuer en faveur des vendeurs, selon Michel Beauséjour. «Les nouvelles inscriptions ont baissé: moins il y a de stocks, plus il y a de pressions sur la demande.»

Construction

Par ailleurs, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a publié hier des données sur les mises en chantier du mois d'août réjouissantes pour les économistes, eux qui avaient été pris de court par la baisse marquée de juillet.

Selon la SCHL, le nombre désaisonnalisé annualisé de mises en chantier - des chiffres mensuels corrigés des variations saisonnières et multipliés par 12 afin de refléter le rythme d'activité sur un an - a atteint 154 400 en août au Canada, nettement plus que les 134 200 du mois précédent.

Au Québec, le nombre de fondations coulées est demeuré à peu près stable, à 47 200 (un gain de 1000), tandis qu'il a grimpé de 47% en Colombie-Britannique, à 19 200 unités, et de 13% en Ontario, à 44 200. Une excellente nouvelle pour l'économie canadienne dans son ensemble, a fait valoir Benoît Durocher, économiste principal chez Desjardins.

«Le retour imminent d'une tendance haussière au sein de la construction résidentielle, combiné à la hausse des dépenses de rénovation, fera que l'investissement résidentiel contribuera positivement à la croissance économique au cours des prochains trimestres», a-t-il indiqué dans un rapport.

Si l'embellie se poursuit qu'à la fin de 2009, le nombre de mises en chantier pourrait grimper jusqu'à 160 000 au Canada, selon l'économiste Pascal Gauthier, de la Banque TD.