Les taux hypothécaires ont amorcé le mois dernier une remontée qui va sans doute se poursuivre tout au long de l'année et de l'an prochain, sans atteindre des sommets vertigineux pour autant.

Les taux consentis par les institutions aux épargnants vont aussi augmenter, mais ils resteront anémiques. Telles sont les hypothèses formulées par l'équipe d'économistes de Desjardins.

Cela n'a rien de surprenant, si on considère que les taux sur les prêts hypothécaires de cinq ans avaient atteint leur creux historique de 5,25% au début du printemps.

Ils se négocient ces jours-ci autour de 5,85% et pourraient grimper jusqu'à 7,05%, à la fin de l'an prochain. Ils pourraient aussi limiter leur remontée à 6,55%

En décembre dernier, le taux s'élevait à 6,75%

Le terme d'un an qui est présentement à son taux plancher de 3,75% devrait se négocier entre 4,4% et 4,9% à la fin de l'an prochain. Dans ce cas, le haut de la fourchette reste bien en deçà des 5,45% qui prévalaient encore en fin d'année dernière.

Le terme de trois ans va adopter un comportement mitoyen. Il a gagné un demi-point de pourcentage depuis son creux de 4,15% et il se négociera à l'intérieur d'une fourchette de 5,4% et 5,9% à la fin de 2010, estime l'institution lévisienne. Cela reste inférieur aux 6,2% exigés encore en décembre dernier.

«Les taux hypothécaires devraient ainsi demeurer près des niveaux actuels pour plusieurs mois, quoique l'on ne puisse exclure d'autres légères hausses», estiment les auteurs.



Taux directeur


Ce scénario est fondé sur les hypothèses que la reprise attendue en fin d'année sera molle et que la Banque du Canada devra garder très faible son taux directeur, car les risques que le taux d'inflation revienne bientôt à sa cible de 2,0% sont très faibles.

Desjardins attribue la remontée récente des coûts hypothécaires à moyen et long terme à la poussée équivalente des taux obligataires sur les marchés financiers, en particulier ceux des États-Unis. Les investisseurs manifestent des inquiétudes devant les besoins de Washington pour financer un déficit qui équivaut cette année à 13% de la taille de la première économie du monde.

Les rentiers de toute taille ne doivent pas se laisser leurrer par le nouveau compte d'épargne libre d'impôt (CELI). Un certificat de placement garanti d'un an rapporte à peine 0,4% maintenant, soit à peu près l'équivalent du taux d'inflation au cours de la prochaine année. Fin 2010, selon Desjardins, il rapportera au mieux 1,55%, alors que la Banque du Canada prévoit que les prix à la consommation progresseront plus près de sa cible de 2,0%. Bref, même sans impôt et sans risque, le capital réel n'est pas protégé avec de tels rendements.

Les CPG de trois et cinq ans seront à peine plus prometteurs avec des rendements escomptés jusqu'à 2,75% et 3,35% à la fin de l'an prochain.