Les prêts hypothécaires commerciaux pourraient générer aux États-Unis des pertes totales de 100 milliards de dollars dans quelque 940 banques de taille petite ou moyenne d'ici à la fin 2010, selon une analyse publiée lundi soir par le Wall Street Journal.

Au total, les prêts immobiliers ayant servi à la construction de centres commerciaux, de bureaux, d'immeubles et d'hôtels pourraient représenter près de la moitié des pertes essuyées par les banques étudiées par le quotidien.

Le journal, qui a pris les mêmes hypothèses de travail que celles retenues par les régulateurs pour les «tests de résistance» infligés aux 19 plus gros établissements financiers du pays, dont le résultat a été publié au début du mois, a évalué à plus de 200 milliards au total les pertes potentielles de 940 petites et moyennes banques.

Dans «presque toutes» ces banques, les pertes potentielles pourraient dépasser le chiffre d'affaires.

En conséquence, plus de 600 banques pourraient voir leur taux de capitalisation descendre à des niveaux risqués, principalement en raison du portefeuille de prêts lié à l'immobilier professionnel.

En revanche les pertes potentielles liées à l'immobilier résidentiel sont évaluées à «seulement» 49 milliards de dollars.

Selon un analyste d'Oppenheimer interrogé par le quotidien, Terry McEvoy, cette analyse montre que les banques petites ou moyennes sont «bien plus mal en point» que les gros établissements du pays, notamment parce qu'elles ont «beaucoup moins de moyens de gagner de l'argent».

La Réserve fédérale de son côté a évalué à quelque 600 milliards de dollars les pertes potentielles que pourraient subir les 19 plus gros établissements. Dix banques ont été priées de renforcer leurs fonds propres pour résister à une telle aggravation, mais leur situation a globalement été jugée gérable.

Chez les banques plus petites en revanche, des faillites sont encore à attendre, même si le quotidien n'attend pas à voir une répétition des 1.256 faillites bancaires enregistrées entre 1985 et 1992.

Depuis début 2008, 58 banques régionales ont fait faillite, dont 33 depuis le début de l'année.