Les faibles taux hypothécaires actuellement en vigueur et la disponibilité de domiciles plus abordables sur plusieurs marchés incitent un grand nombre de premiers acheteurs à faire le saut vers la propriété, affirment des spécialistes canadiens de l'immobilier.

Lorsque le marché canadien de l'immobilier était en ébullition, les batailles des offres qui faisaient rage ont contraint de nombreux acheteurs à soumettre des offres sans conditions dans l'espoir d'avoir gain de cause, a rappelé mardi le président et chef de la direction de Brookfield Real Estate Services, Phil Soper.

Cette situation, combinée aux hausses sans précédent des prix des domiciles dans plusieurs régions du pays, a tenu à l'écart du marché plusieurs premiers acheteurs, a-t-il ajouté.

«Lorsque les premiers acheteurs cessent d'entrer sur le marché, c'est un peu comme du sable dans l'engrenage du marché de l'habitation», a déclaré M. Soper, à Toronto, lors d'une conférence sur le secteur immobilier organisée par la Banque de Montréal.

Toutefois, le ralentissement économique a changé la donne, a-t-il dit. Alors que les prix des habitations chutaient à travers le pays et que les prêteurs abaissaient leurs taux hypothécaires pour attirer les emprunteurs, le marché est devenu beaucoup plus séduisant aux yeux des gens cherchant à faire l'acquisition d'un premier domicile.

«La hausse des acquisitions faites par les premiers acheteurs à la grandeur du pays est assez étonnante, a affirmé M. Soper. L'accessibilité dans des endroits comme Vancouver a augmenté pour la première fois depuis très longtemps.»

Sal Guatieri, économiste principal à la Banque de Montréal, a affirmé pour sa part que les paiements hypothécaires moyens avaient chuté du tiers, ou de 600 $ par mois, par rapport à leur sommet.

Il a aussi soutenu que le prix moyen de revente d'une maison avait baissé de 14% par rapport à son sommet et qu'il devrait descendre encore un peu plus bas cette année.

«Nous nous attendons à davantage de correction du marché immobilier cette année, mais pas à un effondrement», a déclaré M. Guatieri.

Brad Lamb, de la société immobilière torontoise Brad J. Lamb Realty, a indiqué que les ventes réalisées en mars via le service interagences de l'industrie avaient baissé de seulement sept%, par rapport à la même période il y a un an, alors que des chutes de 45 à 55% avaient été enregistrées lors des mois précédents.