François Trahan a obtenu son autorisation de lancer sa firme de gestion de fonds auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) il y a tout juste une dizaine de jours. Il était temps parce qu'il était sur le point de tout abandonner et retourner à New York pour lancer son nouveau fonds alternatif.

Le stratège boursier qui est une vedette aux États-Unis - et aussi dans le monde financier québécois - a trouvé pénible son enregistrement auprès de l'AMF.

S'il est bien content aujourd'hui que tout se soit finalement bien terminé - grâce à l'arrivée tardive dans son dossier d'un fonctionnaire empathique - il affirme qu'il en est même arrivé à faire son deuil de son projet de lancer un fonds à Montréal.

«Je ne veux pas me mettre à dos les gens de l'AMF mais j'ai eu l'impression que personne ne portait attention à notre demande. On a eu des discussions préliminaires en août et on a formulé notre demande officielle le 8 novembre. On a eu un accusé de réception le 29 novembre seulement.

«Nos avocats ont échangé des courriels en novembre, décembre, janvier, février et le dossier ne semblait jamais avancer. J'ai jamais été capable de parler à quelqu'un en personne avant le mois de mars», déplore-t-il.

«En décembre, notre objectif était de lancer notre fonds le 2 janvier. On va le lancer le 2 avril. Notre demande d'enregistrement à la Security Exchange Commission a été déposée en janvier et le mois suivant on pouvait opérer», relève-t-il.

À l'AMF, le porte-parole Sylvain Théberge réplique que l'examen du dossier de M. Trahan ne révèle aucune anomalie. Le dossier a suivi son cours et quatre mois représentent un délai tout à fait normal.

«On est là pour protéger les investisseurs. Quand on s'inscrit à l'AMF pour obtenir le statut de courtier de plein exercice, il faut que l'on fasse des vérifications. C'est ce qu'on a fait», explique M. Théberge.

«Je souscris totalement au fait que l'AMF doive protéger les investisseurs et jouer pleinement son rôle central dans le système financier mais cela n'empêche en rien que ses fonctionnaires s'intéressent un peu plus à leurs clients, qu'on leur accorde une visibilité minimale. Je n'avais pas l'impression qu'on était sur leur radar,» regrette François Trahan