Dans la première semaine de mai, avant le sommet européen, la crise financière qui secoue la Grèce et toutes les économies d'Europe a bien failli contaminer toute la planète.

«La première semaine de mai a vraiment symbolisé le passage d'une crise locale à une crise qui risquait de devenir globale», estime Roland Lescure, qui était il y a moins d'un an, le responsable de la gestion de la firme française Groupama Asset Management.

Il s'en est fallu de peu, selon lui, pour que l'économie mondiale rechute. «On blaguait autrefois au sujet de Kissinger (Henry, le secrétaire d'État américain) qui se demandait quel était le numéro de téléphone de l'Europe. Barack Obama l'a trouvé, le numéro de téléphone de l'Europe, et il a appelé régulièrement Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.»

«Comme toujours en Europe, ça prend un peu de tension et c'est vrai qu'en Europe, il y a beaucoup de numéros de téléphone et que ça prend souvent des nuits de négociation», avant de trouver une solution.»

Cette crise qui risquait de dégénérer a permis de réaliser qu'il fallait faire quelque chose, dit-il. «Des mesures de sauvetage à court terme, mais aussi des mesures crédibles pour l'avenir.»

Obama qui téléphone aux leaders européens, c'est pour lui «un bon signal» vers une coordination économique plus étroite au niveau international. «La mayonnaise commence à prendre. Est-ce qu'on dit ça ici?»