Après s'être posée en Europe il y a un peu moins de quatre ans, Héroux-Devtek élargit sa présence sur le Vieux-Continent en mettant la main sur une filiale du géant Airbus établie en Espagne pour près de 205 millions CAN.

Selon le spécialiste des trains d'atterrissage, l'acquisition de la Compania Espanola de Sistemas Aeronauticos (CESA) - la plus importante transaction de son histoire - constitue un «moment charnière» de son «expansion mondiale».

«Cette transaction nous permettra d'accroître notre présence auprès d'Airbus, nous procurant ainsi un meilleur accès à l'un des plus grands fabricants d'avions au monde», a commenté le président et chef de la direction de Héroux-Devtek, Gilles Labbé.

Les actionnaires de la société ont accueilli favorablement l'annonce. En après-midi, à la Bourse de Toronto, son titre prenait 83 cents, ou 6,4 %, pour se négocier à 13,80 $.

CESA, dont le siège social se trouve à Madrid, est un fournisseur de systèmes hydrauliques et électromécaniques pour l'industrie aérospatiale. L'entreprise espagnole contribue notamment aux programmes de l'avion militaire A400 et ainsi que de l'Airbus A380.

Airbus représente environ la moitié du chiffre d'affaires de CESA, qui devrait être de 136 millions pour l'année financière qui se termine le 31 décembre. L'entreprise compte 340 employés dans ses deux usines situées à Madrid et Séville.

Si CESA permet à Héroux-Devtek de se rapprocher d'Airbus, la société québécoise devrait également permettre à sa plus récente prise de tisser des liens avec Boeing en Amérique du Nord, estime l'analyste Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux.

La société de Longueuil a un lien d'affaires important avec Boeing (NYSE:NA) en étant l'unique fournisseur des trains d'atterrissage des appareils 777 et 777X construits par le géant américain.

«Le bilan financier de Héroux-Devtek demeurera solide et l'entreprise, qui souhaite générer des revenus annuels oscillant dans une fourchette de 480 à 520 millions d'ici 2021, pourrait devoir réviser (cet objectif) à la hausse», écrit M. Spronck dans une note envoyée à ses clients.

De son côté, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a jugé que le prix payé par Héroux-Devtek - 12,8 fois le bénéfice d'exploitation de CESA - était comparable à ceux des récentes transactions du secteur.

Dans le cadre de l'acquisition, le Fonds de solidarité FTQ octroie un prêt de 50 millions à Héroux-Devtek. L'entreprise prend également en charge la dette de CESA, évaluée à 42 millions.

La société québécoise avait mis le pied en Europe au début de 2014 en réalisant l'acquisition de filiales de BBA Aviation établies respectivement au Royaume-Uni et aux États-Unis pour la somme de 128 millions US.