ArcelorMittal a inauguré hier de nouveaux équipements de production à son laminoir de Longueuil, un investissement de 27 millions qui consolidera les activités de son usine méconnue de première transformation de l'acier où travaillent 200 personnes, près du boulevard de Mortagne.

« Nous avons obtenu une fois de plus la confiance de la haute direction mondiale d'ArcelorMittal, s'est réjoui Sujit Sanyal, PDG d'ArcelorMittal Produits longs Canada, dans son allocution de circonstance. Cet investissement témoigne avec éloquence de la capacité de nos employés d'accomplir des projets d'envergure tout en respectant les délais et les budgets », a-t-il poursuivi dans un excellent français. 

En poste depuis septembre 2015, le patron indien a aussi pris soin de dire que l'héritage transmis par les bâtisseurs de cette usine continuerait de vivre pendant des années.

En activité depuis 1974, ce laminoir, qui reçoit par camions les billettes d'acier en provenance de l'aciérie de Contrecoeur, est intégré à la chaîne d'approvisionnement de l'industrie automobile nord-américaine. Il est en effet le principal fournisseur de barres d'acier servant aux lames de ressort qui entrent dans la fabrication des systèmes de suspension des camions légers et lourds. L'usine produit aussi des barres d'armature utilisées dans la construction du nouveau pont Champlain.

La production accrue de 25 %

Les travaux de 18 mois ont permis de doter l'usine d'une nouvelle ligne de finition. L'investissement augmente la capacité de production de 25 %, de 400 000 à 500 000 tonnes par an. Avec la nouvelle machinerie, l'usine peut désormais fabriquer des cornières, des pièces à angle. Ce produit à valeur ajoutée entre dans l'assemblage de pylônes électriques et dans la structure de bâtiment. La demande locale est forte pour ce type de produit. Il devait auparavant être acheté en Ontario ou aux États-Unis.

Ces 27 millions investis à Longueuil s'inscrivent dans un plan de 300 millions qui a servi à moderniser les usines d'ArcelorMittal Produits longs Canada depuis 2008. D'autres bonnes nouvelles pourraient suivre avant longtemps, a fait savoir M. Sanyal.

« Il y a d'autres investissements déjà identifiés dans notre prochain plan stratégique de cinq ans que nous devons présenter le mois prochain à la haute direction, dit le PDG. Il y a toutefois un processus d'approbation à suivre. » Pour faire accepter le projet par le siège social, a-t-il ajouté, le retour sur l'investissement doit être très rapide. Les installations québécoises ont des atouts, selon lui, comme l'accès à la matière première, soit le minerai ou la ferraille, et la production de produits à valeur ajoutée comme les cornières et les barres servant aux lames de ressort.