La filiale d'Hydro-Québec qui développe des systèmes de motorisation électrique a décidé de consacrer ses efforts au marché des autobus et des camions et de délaisser celui de l'automobile, pour des raisons de rentabilité. Une trentaine de personnes seront licenciées à l'usine de Boucherville à la suite de ce repositionnement.

«C'est avant tout une décision économique, explique Robert Baril, le directeur général de  TM4. Notre industrie est en forte croissance mais nous avons un actionnaire qui veut des filiales en santé».

L'abandon d'une des deux lignes de produits de TM4 permettra à l'entreprise d'être rentable «peut-être dès l'an prochain», a indiqué M. Baril lors d'un entretien avec La Presse.

Depuis 1998, TM4 conçoit et fabrique des systèmes de motorisation pour véhicules électriques, sous la marque de commerce MOTIVE et pour les autobus et les camions, appelés SUMO.

Les activités liées à MOTIVE, qui découlent du moteur-roue et qui ont donné naissance à TM4, n'ont jamais produits les résultats escomptés, même si des géants comme Tata Motors et Peugeot s'y sont intéressés.

TM4 n'a pas réussi à convaincre les manufacturiers, qui tiennent à développer leurs propres moteurs. «La motorisation, c'est dans leur ADN», constate son directeur général en parlant des GM , Nissan et autres gros fabricants de voitures.

Par contre, TM4 connaît plus de succès avec sa famille de moteurs SUMO pour le transport collectif. Sa coentreprise avec un partenaire chinois, Prestolite Electric Propulsion Systems, lui a permis de gagner 4% du marché chinois des autobus électriques. Cette part pourrait doubler en 2017, a fait savoir Robert Baril.

En même temps, TM4 continue de s'intéresser au marché du transport par camions et par autobus en Amérique du Nord, où Nova Bus et Autobus Lion sont actifs, ainsi qu'en Europe.

La conséquence du repositionnement de TM4 dans le marché des véhicules lourds et des autobus est le licenciement d'une trentaine d'employés à l'usine de Boucherville, dont 6 dirigeants. C'est environ 20% de l'effectif de l'usine, qui comptera encore 120 personnes.

Selon son directeur général, TM4 pourrait revenir un jour dans le marché de l'automobile, si les perspectives de rentabilité sont au rendez-vous.