Les perspectives du secteur canadien de la fabrication restent négatives, mais moins qu'en décembre, grâce à une reprise de la demande pour les exportations, a révélé une enquête mensuelle réalisée par la Banque Royale auprès de gestionnaires en approvisionnement.

L'indice des directeurs d'achats de la Royale s'est établi à 49,3 points en janvier, soit légèrement en deçà de la barre des 50 points, qui signale des perspectives neutres pour le secteur manufacturier pour les mois à venir.

Il avait reculé jusqu'à 47,5 points en décembre, ce qui constituait un creux record pour cet indice calculé depuis cinq ans.

L'indice de janvier signalait en outre des perspectives négatives pour un sixième mois de suite, la plus longue séquence du genre de son histoire.

Des indices similaires aux États-Unis et en Chine ont aussi signalé des perspectives négatives.

Selon l'indice de la Royale, les conditions d'affaires générales se sont détériorées, témoignant d'une contraction de la production, des nouvelles commandes et de l'emploi en janvier - bien qu'à un rythme moindre que lors des mois précédents.

Les ventes à l'exportation ont cependant rebondi, ce qui a contrebalancé une partie du ralentissement de la demande nationale.

«Le secteur de la fabrication en Ontario demeure le plus robuste, mais le fort recul en Alberta et en Colombie-Britannique témoigne des répercussions négatives de l'incertitude qui plane sur l'économie et de la contraction des dépenses en immobilisations», a observé dans un communiqué l'économiste en chef de la Banque Royale, Craig Wright.

La banque publie son indice en partenariat avec l'Association de la gestion de la chaîne d'approvisionnement et Markit, une société d'information financière qui compile des indices similaires pour plusieurs pays et régions.

«Le secteur manufacturier canadien s'est rapproché de la stabilisation en janvier, principalement soutenu par un renforcement de la demande en provenance de l'étranger», a souligné dans un communiqué la présidente et chef de la direction de l'Association de la gestion de la chaîne d'approvisionnement, Cheryl Paradowski.

«Si la forte progression des exportations a stimulé la production chez les fabricants, elle est cependant encore insuffisante pour compenser totalement la faiblesse persistante de la demande intérieure.»

«L'indice global masque de nouveau des tendances divergentes entre les différentes provinces, notamment entre l'Ontario dont la croissance repose sur le dynamisme des exportations et la région Alberta et Colombie-Britannique où de très nombreux répondants signalent un ralentissement de l'activité qu'ils attribuent au prix du pétrole», a-t-elle ajouté.