Les ventes des fabricants ont diminué en août, après avoir grimpé pendant les trois mois précédents, mais leur déclin a été moins prononcé que ne l'avaient prévu les économistes.

La valeur des ventes manufacturières a reculé de 0,2% à 52,1 milliards en août, a indiqué vendredi Statistique Canada, ce qui était attribuable à un recul dans l'industrie des produits du pétrole et du charbon, ainsi que dans celles des pièces de véhicules automobiles et des produits aérospatiaux et de leurs pièces.

Cependant, des gains ont été observés du côté des industries de l'assemblage de véhicules automobiles et des produits du bois.

Les économistes visaient en moyenne un recul d'un pour cent des ventes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Selon l'économiste Jonathan Bendiner, de la Banque TD, malgré le léger recul enregistré en août, le secteur manufacturier démontre un élan positif ces derniers mois.

«Nous nous attendons à ce que l'activité manufacturière progresse pendant le reste de 2015 et en 2016», a expliqué M. Bendiner.

«La combinaison de la solide croissance économique des États-Unis et la faiblesse du dollar canadien devraient faire en sorte que la demande pour les biens fabriqués au Canada demeure forte.»

La Banque du Canada doit dévoiler la semaine prochaine une mise à jour de ses perspectives pour l'économie canadienne, en même temps que sa plus récente décision sur les taux d'intérêt. Cet été, la banque centrale a prédit que l'économie afficherait une croissance annualisée de 1,5% au troisième trimestre, après s'être contractée pendant les six premiers mois de l'année.

Les prévisions du secteur privé laissent cependant croire que l'économie a crû plus rapidement que cela au troisième trimestre, à un rythme annualisé de 2,5% ou plus. Malgré tout, certains observateurs se demandent toujours si cette vigueur saura se poursuivre pendant les trois derniers mois de 2015.

L'économiste David Madani, de la firme Capital Economics, a vu dans les résultats sur l'industrie manufacturière dévoilés vendredi des signes de ralentissement économique.

«Dans l'ensemble, même s'il y a des signes que certaines industries manufacturières profitent d'une plus forte demande des États-Unis, soutenue par la faiblesse du dollar canadien, la demande intérieure s'affaiblit et nuit aux ventes des autres», a noté M. Madani.

«Alors que les répercussions du choc des prix du pétrole se poursuivent, nous entretenons toujours certains doutes pour ce qui est des perspectives de croissance à plus long terme.»

Dans l'ensemble, les ventes des fabricants ont reculé dans huit des 21 industries étudiées, représentant environ la moitié du secteur.

L'industrie des produits du pétrole et du charbon a vu ses ventes céder 5,2% à 5,1 milliards en raison d'une chute des prix et du volume de produits vendus.

Les ventes de pièces d'automobiles ont échappé 4,4% à 2,5 milliards, tandis que celles des produits aérospatiaux et de leurs pièces ont diminué de 3,5% à 1,9 milliard en août.

Dans l'industrie du montage de véhicules automobiles, les ventes ont progressé de 6,7% à 5,7 milliards, après des fermetures pour entretien en juillet, tandis que les ventes de produits en bois ont avancé de 5,1% à 2,2 milliards.

Les ventes des fabricants ont diminué dans cinq provinces en août, incluant au Québec, en Alberta et au Nouveau-Brunswick, ce qui a été contrebalancé en grande partie par les gains des fabricants en Ontario.

Au Québec, les ventes ont reculé de 1,2%, tandis qu'elles ont cédé 1,9% en Alberta et 7,1% au Nouveau-Brunswick. En Ontario, elles ont gagné 1,1%.