Le fabricant québécois de produits de beauté KDC a reçu mercredi une belle injection de confiance: 165 millions de dollars d'investissements immédiats et la promesse de 165 millions additionnels en cas de besoin pour financer des acquisitions et atteindre son objectif de doubler sa taille d'ici quatre ans.

Le gestionnaire de fonds d'investissement Novacap, déjà aux commandes de la société basée à Knowlton, en Estrie, est responsable de cette nouvelle ronde, par le biais de son nouveau fonds, Novacap IV.

Celui-ci, qui souhaite récolter 425 millions, a déjà été alimenté à hauteur de 300 millions par une panoplie d'investisseurs institutionnels québécois: la Caisse de dépôt et placement (80 millions), le Fonds de solidarité FTQ, Investissement Québec, Exportation et développement Canada, Fondaction CSN et d'autres.

KDC compte présentement environ 2000 employés, dont 900 à son siège social et son usine de Knowlton. Elle compte aussi des usines à Mississauga, en Ontario, à Lynchburg, en Virginie, et à Columbus, en Ohio.

Selon le président de son conseil d'administration et associé senior chez Novacap, Michel Côté, l'entreprise fabrique entre autres des déodorants, savons, shampoings, gels douche et lotions pour les soins de la peau «de marques nationales» au profit «d'entreprises membres du Fortune 500».

Solution totale

Elle ne se voit toutefois pas comme un simple sous-traitant.

«Nous avons développé la formule d'environ 50% des produits que nous vendons, soit directement ou en collaboration avec nos clients, explique M. Côté. C'est ce qui nous distingue. Nous ne sommes pas un simple manufacturier à forfait, mais un fournisseur de solution complète.»

KDC échange généralement les formules qu'elle développe en retour du contrat de fabrication.

Novacap est propriétaire de KDC depuis 2002. Le chiffre d'affaires de l'entreprise est depuis passé de 60 millions à une estimation de 500 millions pour l'année en cours. La nouvelle ronde d'investissement vise à le doubler d'ici 2018.

«Le tiers de cette croissance devrait se faire de façon organique et les deux tiers, par des acquisitions», estime M. Côté.

La direction de l'entreprise entrevoit une phase de consolidation de cette industrie en Amérique du Nord et souhaite se positionner clairement du côté des acquéreurs. Déjà très présente sur le continent et «chef de file» dans ses niches d'activité, elle souhaite s'imposer à la fois sur de nouveaux territoires et dans de nouvelles niches, principalement en étendant ses relations avec ses clients actuels.