Rien ne va plus à l'usine Contrecoeur-Ouest d'ArcelorMittal Montréal, en Montérégie, où les 300 employés syndiqués sont en lock-out depuis mercredi soir et où du vandalisme aurait été commis.

Par voie de communiqué, la direction d'ArcelorMittal dit avoir été «forcée» de déclencher un lock-out à la suite du rejet, mercredi soir, de la dernière offre patronale.

Les 262 employés qui ont participé au vote ont rejeté à 52 % la proposition soumise par l'employeur. Selon le Syndicat des Métallos (FTQ), qui représente les employés en lock-out, le principal point d'achoppement dans les négociations concerne les modifications proposées par l'employeur au régime de retraite.

Les employés actuels de l'usine conserveraient leur régime de retraite à prestations déterminées, mais les nouveaux employés perdraient cet avantage pour se faire offrir un régime de retraite à cotisations déterminées.

La direction - qui n'a pas voulu accorder d'entrevue aux médias -fait valoir que ces deux régimes seront financés entièrement par la partie patronale.

Mais le syndicat déplore que le régime des nouveaux employés sera moins avantageux, puisque leur prime de retraite va varier en fonction du rendement du régime.

Joint au téléphone par La Presse Canadienne, Guy Gaudette, représentant syndical des Métallos, affirme que le régime de retraite actuel est pourtant en bonne santé financière tout comme l'entreprise. Il ne serait pas surpris qu'ArcelorMittal cherche à profiter de l'actuel débat sur les régimes de retraite des employés municipaux au Québec pour mieux faire passer la chose.

M. Gaudette critique également les augmentations salariales proposées par l'employeur, des hausses qu'il juge insuffisantes.

La direction du géant mondial de l'acier affirme avoir proposé des augmentations au salaire de base des employés de l'ordre de 13 % sur cinq ans. Si elles avaient été acceptées, ces hausses auraient porté le salaire annuel moyen des employés à plus de 68 000 $, selon la compagnie.

M. Gaudette s'est dit surpris du déclenchement de ce lock-out puisque les deux parties étaient dans un blitz de négociations depuis la semaine dernière en présence d'un conciliateur du ministère du Travail et que le mandat de grève obtenu le 11 juin n'avait toujours pas été exercé.

La direction de l'entreprise a par ailleurs dénoncé les gestes de vandalisme qui auraient été perpétrés peu après l'annonce du lock-out mercredi soir à 22 h 30 à l'intérieur et à proximité du complexe Contrecoeur-Ouest.

«Ces gestes regrettables et inacceptables ont mis en péril la sécurité des personnes présentes et causé des dommages matériels importants», peut-on lire dans le communiqué transmis par l'entreprise.

Les 300 syndiqués de l'usine Contrecoeur-Ouest d'ArcelorMittal, qui fabriquent des lames de ressort et de l'armature en acier utilisées par l'industrie automobile et de la construction, sont sans contrat de travail depuis le 31 juillet.

C'est la première fois que les 300 syndiqués de l'usine sont en lock-out, selon M. Gaudette, qui a reconnu cependant que l'usine a connu de nombreux conflits de travail dans le passé.

Les autres installations d'ArcelorMittal Montréal à Contrecoeur poursuivent leurs activités.