Le fabricant américain de pneumatiques Cooper Tire & Rubber a annoncé avoir mis un terme au projet de fusion avec son concurrent indien Apollo Tyres qui devait donner naissance au numéro sept mondial du secteur.

«Il est temps d'aller de l'avant», a expliqué le PDG de Cooper Roy Armes, en référence à l'enlisement du processus de fusion, qui a conduit les deux fiancés à s'affronter devant les tribunaux.

Apollo Tyres avait annoncé en juin qu'il allait racheter Cooper pour environ 2,5 milliards de dollars en numéraire. Mais l'opération n'a pu être finalisée en raison d'un conflit social affectant des usines de Cooper aux États-Unis et en Chine.

Cooper a donc traîné Apollo devant la Justice américaine pour exiger que l'opération se fasse, alors que le groupe indien traînait des pieds en expliquant que toutes les conditions nécessaires à la fusion n'avaient pas été encore remplies.

Cooper explique aussi sa décision par le fait que l'acheteur indien ne disposait plus, selon ses informations, du financement indispensable à l'opération.

Dans un communiqué, M. Armes s'est dit convaincu que la faute de la rupture incombait à Apollo et qu'il entendait faire reconnaître ce fait par la Justice. «Nous allons continuer à prendre les mesures juridiques nécessaires pour protéger les intérêts de notre compagnie», a-t-il menacé.

M. Armes a assuré que son groupe était capable de survivre seul sur un marché sans cesse plus concurrentiel. «En dépit des défis rencontrés cette années, nous sortons du premier semestre avec un bénéfice opérationnel record et nous nous attendons à être de nouveau rentable au second semestre».

M. Armes a expliqué que sa «priorité immédiate» était de restaurer le dialogue social au sein de sa filiale chinoise Cooper Chengshan Tire (CCT).

Les salariés de cette co-entreprise majoritairement contrôlée par Cooper ont mené une grève très longue pour protester contre la fusion Apollo/Cooper.

Une fois ce conflit réglé, Cooper devrait être en mesure d'étudier des «options supplémentaires», non précisées, pour retourner du capital aux actionnaires, a laissé miroiter M. Armes.