Le groupe de cosmétiques américain Estée Lauder a réjoui Wall Street jeudi avec l'annonce d'une forte croissance de ses résultats annuels, portés notamment par ses soins pour la peau, qui a éclipsé des prévisions un peu décevantes.

Sur l'exercice clos fin juin, le bénéfice net du groupe, également propriétaire des marques Clinique, La Mer ou M.A.C, a augmenté de 19% à 1 milliard de dollars. Sur le seul dernier trimestre, généralement faible, il a bondi de 84% à 94 millions de dollars.

À la Bourse de New York, l'action gagnait 5,20% à 68,52 dollars vers 12 h 45.

Le bénéfice ajusté par action, référence à Wall Street, a dépassé de 3 cents les attentes des analystes sur l'ensemble de l'année comme au dernier trimestre, à respectivement 2,64 dollars et 24 cents.

Le chiffre d'affaires a progressé pour sa part de 5% à 10,2 milliards de dollars sur l'année et de 7% à 2,4 milliards sur le trimestre, conformément aux attentes du marché.

«Toutes nos catégories de produits ont progressé mais les soins pour la peau ont la croissance la plus rapide et sont les plus rentables», a relevé le directeur général, Fabrizio Freda, lors de la traditionnelle conférence explicative avec les analystes.

Cette division, qualifiée par le groupe de «priorité stratégique», a vu ses ventes annuelles progresser de 6% à 4,5 milliards de dollars et son bénéfice d'exploitation de 11% à 830 millions. Le groupe y voit la preuve de lancements réussis de nouveaux produits sous les marques Estée Lauder, Clinique ou La Mer.

La deuxième plus grosse source de revenus du groupe, le maquillage, a profité pour sa part d'une «forte croissance dans les produits pour les professionnels». La division affiche au final un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 3,9 milliards de dollars et un bénéfice de 580 millions (+8%).

Dans les parfums, que M. Freda dit vouloir «revitaliser», les ventes ont progressé de 3% à 1,3 milliard, pour un bénéfice de 120 millions (+20%).

M. Freda s'est particulièrement félicité des progrès du groupe en termes de ventes en ligne. Dans son communiqué, Estée Lauder fait aussi état de ventes solides pour ses marques de luxe, dans les aéroports et sur les marchés émergents. Le groupe a notamment gagné des parts de marché en Chine, a noté le directeur général.

«Nous avons enregistré ces résultats en dépit de difficultés sur plusieurs marchés internationaux importants et d'une croissance plus basse aux États-Unis», a-t-il souligné.

Parmi les zones difficiles figurent toujours l'Europe du sud et la Corée du Sud, où la situation économique plombe les dépenses en soins de beauté.

Le groupe a livré des prévisions pour l'exercice entamé début juillet jugées un peu faibles par les analystes.

Il vise une croissance de son chiffre d'affaires de 6% à 8% à taux de changes constants, l'effet de change négatif étant évalué à 2%. Son bénéfice par action devrait pour sa part ressortir entre 2,74 et 2,87 dollars, avec là encore un effet de change négatif de 10 cents.

Les analystes de Bank of America jugeaient toutefois ces prévisions «solides dans un environnement difficile», a fortiori étant donné les résultats ternes publiés par d'autres groupes du secteur et par des chaînes de distribution.

Barclays jugeait également encourageant l'important portefeuille de nouveaux produits dont dispose actuellement Estée Lauder, et dont le lancement est soutenu par de grosses dépenses publicitaires.