Le patron du conglomérat industriel allemand Siemens, Peter Löscher, est sur le point d'être remercié en raison de résultats jugés insuffisants, selon plusieurs médias allemands vendredi.

Selon le site internet du magazine Manager Magazin, le conseil de surveillance de Siemens se réunit samedi et devrait nommer Siegfried Russwurm, un ingénieur responsable de la branche industrielle du groupe, à la place de M. Löscher, à la tête de Siemens depuis 2007.

Le quotidien Süddeutsche Zeitung à paraître samedi affirme que «des discussions de crise» ont début vendredi et doivent se poursuivre au cours du week-end pour discuter de l'éventuel départ de M. Löscher et de son remplacement envisagé par un duo: M. Russwurm et le directeur financier Joe Kaeser.

Peter Löscher, qui a accordé un entretien au journal, a admis qu'il se prenait «le vent en pleine figure» mais a affirmé qu'il n'était pas du genre «à abandonner le navire».

«J'ai un contrat jusqu'en 2017 et Siemens a plus que jamais besoin d'un capitaine», a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Siemens s'est refusé à commenter «les rumeurs» et a dit «ne rien savoir» d'un conseil de surveillance samedi.

M. Löscher, 55 ans, est en position délicate depuis un moment en raison de plusieurs orientations stratégiques qui n'ont pas porté leurs fruits. Parmi les dossiers à problème figurent les projets de champs éoliens offshore en mer du Nord, que Siemens a du mal à raccorder au réseau électrique tandis que le groupe a tout simplement jeté l'éponge dans l'énergie solaire, ne parvenant pas à en faire une activité rentable.

Par ailleurs, il a retardé à plusieurs reprises la livraison de nouveaux trains à grande vitesse ICE à Deutsche Bahn en raison de difficultés techniques.

«En partie, nous nous sommes un peu trop hâtés à entrer sur de nouveaux marchés. Cela coûte maintenant de l'argent», avait reconnu Joe Kaeser en avril.

En mai, Siemens, engagé depuis l'automne dans un vaste plan de restructuration censé lui faire faire 6 milliards d'économies sur deux ans, avait été obligé de revoir sa prévision de revenus pour l'année en cours, désormais attendus en recul. Et jeudi, à une semaine de la présentation de ses résultats trimestriels, il a annoncé qu'il n'atteindrait pas la marge bénéficiaire de 12% qu'il s'était fixé pour 2014.

Ce rétropédalage sur l'un des principaux objectifs de son plan de restructuration a relancé de plus belle les spéculations sur le départ de l'Autrichien.