Alors que Cascades (T.CAS) entrevoit un fléchissement de la demande à cause de l'incertitude économique, la chute substantielle du prix du papier recyclé viendra lui donner un coup de pouce fort apprécié.

«Nous sommes encouragés par la récente baisse majeure des coûts des fibres recyclées et par la dépréciation du dollar canadien», a déclaré jeudi le président et chef de la direction de Cascades, Alain Lemaire.

«Cela devrait contribuer à contrebalancer l'habituelle baisse saisonnière de la demande dans la plupart de nos secteurs, de même que l'incidence négative de l'instabilité économique sur nos opérations européennes», a-t-il ajouté.

«S'il devait se prolonger, le recul dans les prix des fibres recyclées devrait commencer à avoir un impact notable sur les résultats du premier trimestre de 2012», a commenté l'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note.

Au troisième trimestre, qui a pris fin le 30 septembre, le fabricant de produits faits à partir de papier recyclé a essuyé une perte nette de 19 millions $ (20 cents par action), alors qu'il avait enregistré des profits nets de 24 millions $ (25 cents par action) pendant la même période de l'an dernier.

Les résultats ont notamment été affectés par des frais de restructuration de 15 millions $ et des pertes comptables nettes de 6 millions $ liées à des instruments financiers. Mais même en excluant ces éléments non récurrents, les résultats ont été inférieurs aux prévisions des analystes financiers.

M. Lacroix a toutefois souligné que les profits de tous les secteurs ont été conformes aux attentes, sauf pour les cartons-caisses.

Les revenus ont bondi de 13,8% pour atteindre 947 millions $.

Le chef de l'exploitation, Mario Plourde, a prévenu jeudi que Cascades allait devoir poursuivre ses mesures de rationalisation pour survivre dans le contexte concurrentiel actuel.

L'entreprise de Kingsey Falls a annoncé la fermeture de deux usines au cours des dernières semaines et n'exclut pas la possibilité de ressortir le couperet. En revanche, la compagnie entend accélérer la modernisation de ses installations les plus prometteuses.

«Nous ne pouvons pas simplement continuer à compresser nos investissements en immobilisations afin de réduire notre dette, puisque cela affaiblirait sérieusement notre compétitivité et notre potentiel de rentabilité à moyen terme», a affirmé M. Plourde, en ouvrant la porte à une augmentation de l'endettement de l'entreprise.

À la fin septembre, Cascades traînait une imposante dette à long terme de 1,22 milliard $. Celle-ci a baissé depuis le début de l'année grâce aux produits tirés de la vente de la filiale Dopaco.

L'action de Cascades a clôturé à 4,66$ jeudi, en hausse de 0,2%, à la Bourse de Toronto.