Les travailleurs syndiqués de Sonaca Montréal ont rejeté une offre présentée par l'employeur et ont voté en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève.

Les parties doivent maintenant convenir d'une date pour la reprise des négociations.

Sonaca Montréal, qui portait auparavant le nom de NMF (National Metal Finishing), fabrique des panneaux d'aile pour des appareils de Bombardier, Embraer et Gulfstream dans son usine de Saint-Janvier.

«Ce qui accroche, ce sont les salaires, les heures supplémentaires et la banque de congés de maladie», a indiqué le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de NMF (CSN), Sylvain Grenier, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Il a expliqué qu'au cours des 10 dernières années, les 215 syndiqués avaient consenti à de maigres augmentations salariales en raison de divers conditions économiques difficiles: éclatement de la bulle techno en 2000, attentats du 11 septembre en 2001, faillite en 2003, crise économique en 2009.

«Les gens voudraient un peu le retour du balancier», a déclaré M. Grenier.

Le chef de la direction de Sonaca Canada, Philippe Hoste, a reconnu que les employés faisaient de l'excellent travail, mais que l'entreprise se trouvait dans une situation économique assez difficle.

«Nous avons eu des pertes financières en 2009 et 2010, nous devrions sortir la tête de l'eau cette année, mais la marge de manoeuvre est limitée, a-t-il affirmé. On ne peut pas faire n'importe quoi au niveau salarial, ce serait irresponsable.»

Il a noté que Bombardier avait annoncé une réduction de la cadence de production de ses biréacteurs régionaux et que les nouvelles n'étaient pas encourageantes du côté des turbopropulseurs Q400.

«Il y a d'autres programmes qui vont assez bien, mais ça ne veut pas dire que ces clients ne nous demandent pas des efforts constants de réduction des prix».

Il a ajouté que la plupart des contrats avaient été signés alors que le dollar canadien valait 75 ou 80 cents US. Il est présentement à la parité.

«Nous devons rester réalistes, a-t-il déclaré. Mais je peux assurer que les conditions actuelles et que les conditions que nous proposons sont tout-à-fait compétitives par rapport à ce qui se pratique dans les entreprises de taille comparable. Nous devons gérer des attentes qui sont démesurées et ramener la majorité de nos membres syndiqués à la réalité, qui n'est pas toujours plaisante.»